Jouons au « si c’était ». Si Clara Clara était une catégorie de boxe, Clara Clara serait « poids plume », alerte, vif, cognant sans relâche. Si Clara Clara était un oiseau, il serait un colibri agressif, butinant à 300 à l’heure et donnant des coups de becs aux importuns. Vous l’avez sans doute compris Clara Clara, c’est du petit mais du sauvage. Et ce n’est pas pour rien si ce trio en rappelle un autre, Sloy. Une basse qui poinçonne et lacère, une batterie qui jongle et un clavier vintage qui déraisonne. Le traitement est lo-fi – ce qui n’exclut une pointe de psychédélisme -, l’esprit noise/post hardcore et le chant réduit à sa plus simple expression, un seul phonème A répété parcimonieusement et modulé comme pour mieux communiquer une énergie rock.
Parfois c’est O, histoire de changer un peu…On n’est pas loin d’An Albatross mais dans un format de poche. Ou de quelques Riot Girls version dynamite. La pochette de AA, ressemblant à la couverture d’un Arlequin 70’s, (style « Jessica, une enfance africaine ») aurait pu nous mettre sur la voie (à la différence du nom évoquant des petites filles modèles et des robes à fleur). Mais dans cette image kitsch, un élément nous avait échappé au premier abord : ces tigres affectueux sont en fait des fauves naturellement féroces.