Tout le monde aime Seu Jorge. Même quand il joue les caïds des favelas (dans le film « La cité de Dieu »), surtout quand il reprend à la guitare quelques standards de Bowie (dans « La vie Aquatique »); son allure d’ado attardé le rend tout de suite sympathique. A l’instar de Lenine, Wagner Pa, Jorge œuvre ce même travail que Raul Paz fait pour la salsa : moderniser une musique traditionnelle, la rendre plus actuelle et plus catchy. Tout est dans le titre de l’album (son troisième) : America Brasil O Disco. Une samba-bossa boostée par tous les ingrédients actuels d’une musique américaine mondialisée dans le but de faire danser (je sais – que les lusophones me pardonnent – « disco » en brésilien veut dire « disque » et non « disco » mais vous avouerez que cette erreur de traduction tombe plutôt bien).
Pour ce qui est pour faire danser, les Brésiliens n’ont pas leur pareil pour écrire de jolies mélodies solaires. On les retrouve tout naturellement dans l’album de Seu Jorge, bourré d’instruments acoustiques (avec force harmonica) et de percussions mais dans une production béton que ne renierait pas Justin Timberlake. Alerte, enlevé, brillant avec en prime un Seu Jorge à la guitare au niveau de Keziah Jones, cette pop mainstream et globalisée devient un peu lassante à la longue (avec un Seu Ohlar qui ressemble à un slow entre Michael Jackson et les Red Hot). Seu Jorge se fait plaisir joue les prolongations et nous lâche un peu en route. Dommage.