Tuxedomoon a toujours été un groupe " hors de ". Hors des modes, hors des genres, hors des formats. 2004 avait connu le retour triomphal du groupe culte de San Francisco (Cabin in the sky). 2006 les fait revenir avec un projet obtu mais non moins essentiel. Bardo Hotel (référence à Burroughs) est fait d'une série d'instrumentaux " spontanés " ( terme choisi par le groupe lui-même), finalement destinés à devenir la bande-son d'un film de Georges Kakanakis. On peut comprendre ce qui a séduit le vidéaste grec : Bardo Hotel est un formidable disque d'ambiance. Tuxedemoon, continue de brasser ses multiples influences. On s'amusera à reconnaître dans la basse de Peter Principle, les seuls sèmes sur les débuts New wave du groupe. Tuxedomoon est réputé pour avoir ouvert toutes les vannes des influences extérieures. Mais ici le groupe ne met plus en avant que les contours saillants de toute son architecture musicale. Les fonds disparaissent pour ne plus être que des lignes émotives et signifiantes. Bardo Hotel est donc un voyage nyctalope entre des ambiances à la Lalo Schiffrin, à la Gavin Bryars, le jazz de Miles Davis devient indiciel et le folklore de l'Est à la Bregovic étouffé. La légende continue...