S’il est vrai que les hommes préfèrent les blondes, alors quelques pigments en moins devraient assurer quelques ventes en plus.
C’est ainsi que l’on se retrouve avec « Blonde », le nouvel album d’Alizée, censé ressusciter la petite chanteuse aux yeux du public après son triomphe dans « Danse avec les stars » (émission dont le talent de docteur Frankenstein auprès des artistes morts n’est plus à prouver). Le premier album sous la houlette de TF1… Alors même qu’Alizée s’évertue depuis plusieurs années à faire croire à sa nouvelle maturité de mère célibataire professionnellement autonome (avec des albums plutôt réussis comme « Une enfant du siècle » et « 5 »), la grande chaîne n’a rien trouvé de mieux que de la transformer en blondasse chantant de l’électro-soupe.
Car en éclaircissant ses cheveux, Alizée semble avoir affadi sa musique. Désormais entourée du duo Obispo/Florence et de Zazie, elle pose sa voix sur des titres que, de toutes évidences, les auteurs n'avaient jamais osé offrir à personne. Beauf comme du Shy'm ("Blonde"), stupide comme du Ilona ("Bi") et globalement très mal écrit, l'album se noie dans l'électro daté avant même sa sortie (mention spéciale pour "Ce qui tue l'amour"), le vocoder disgracieux et le racolage ("Mylène Farmer", l'hymne à son mec "Plus de bye bye"). Le tout parasité par un Obispo omniprésent qui parvient même à détruire tout le charme de la pourtant jolie "Seulement pour te plaire". A croire qu'Alizée, mauvaise chanteuse et interprète transparente, a perdu la dernière de ses qualités : son bon goût.
Dans cette soupe, quelques petites choses surnagent : "Tweet" (bijou sixties, qui prouve une foi encore que le yéyé sied parfaitement à Alizée), "Alcaline" (planante et 80s) et "Mon planeur". Pas de quoi sortir de l'écoute satisfait, mais juste de quoi écouter l'album sans pleurer de déception. Idéalement sorti au début de l'été, ses rythmes dansants, ses mélodies (très) faciles et sa bonne humeur peuvent faire de BLONDE un compagnon estival. Jusqu'à sa date de péremption, très prochaine.