Golden Retrieval - Gilles Coronado, Fred Poulet – D 985 – (2021)
Pas vraiment jazz cet album, pourtant il en a les caractéristiques extérieures, le label déjà, Ayler Records, les musiciens ensuite, Gilles Coronado avec sa guitare et les effets qui vont avec, Sarah Murcia sur deux titres, elle passe avec son Roland SH-1O1, le troisième larron, le plus imprévisible mais pas le moins talentueux est Fred Poulet qui écrit, chante, dit, murmure, conte…
Cet album ressuscité, conçu dans le passé, après un autre, « Golden Retrieval », en deux mille-cinq, dont il faudrait que je vous parle également. Celui-ci a été enregistré en cinq jours en avril deux mille six, à Dennecy, près de la départementale neuf cent quatre-vingt-cinq, d’où, bien sûr, ce titre.
C’est une histoire qui nous est racontée, au fil de ces onze titres, une demi-heure en gros, le temps de plier ce « road movie » assez illuminé, mais pourtant ordinaire dans son scénario, ce qui compte ce sont les atmosphères qui sont créées, les climats qui s’enchaînent, le déroulement de cette soirée dont on redoute la chute, trop simple, trop quotidien, trop évident, le tout sans mettre la ceinture…
Une rencontre, une voiture, un karaoké, une panne, quoi de plus banal ?
Le garage, le casino, l’alcool, et puis, peut-être rien de bon, qu’en disent les nouvelles ?
Fred Poulet et Gilles Coronado forment un duo assez redoutable, l’un narre et l’autre s’insinue dans les textes et leur offre un décor, des impressions, des sensations, il parle directe à notre imagination qui fera ce qu’il faut, pourvu qu’elle soit vive et en branle.
C’est certain, ils sont deux à la quête d’une histoire tendre, Poulet sait planter les décors, il maîtrise les techniques de la diction, et d’autres voix arrivent dans l’imagination, en même temps que la sienne se promène. Textes poétiques et précis, mais suggérant plus qu’ils ne disent, rythment l’action, mais aussi la chante, la croque en quatre mots avec une efficacité mordante.
Un bel album limité à cinq cents, forcément je n’ai pas attendu…