La dubstep bien produite ça existe !

Alors qu'il y a quelques semaines j'incendiais le dernier EP de Flosstradamus en disant que l'EDM était salit par ce genre de musique, j'ai trouvé ici un contre-exemple, et non des moindres puisqu'il s'agit d'un album entier de dubstep/trap très bien composé ! Car, au grand étonnement de certains, l'electro bien produit ça existe. Bien sûr je ne dis pas que cela plaira à tout le monde, mais ceux qui sont blasés par le manque de qualité du genre devraient prêter une oreille à Death & Magic.
MUST DIE! nous livre ici un album puissant et imaginatif, l'intro Gem Shards caractérise très bien ces deux aspects : une mélodie retro-gaming suivie d'un beat dubstep bien claquant, qui vire vers des sonorités EDM joyeuses. Comment est-ce possible d'allier tout ça sans pour que cela passe pour un bordel illogique ? Aucune idée, d'autant plus que le drop est en fait un mélange riddim/old-school dubstep que je m'étonne à apprécier, moi qui ne peut plus supporter les anciennes compos de Skrillex.
Death & Magic s'annonce alors comme un album à double face : il plaira au public facile de l'electro comme à ceux qui recherchent de la nouveauté et de la diversité dans l'EDM.

La musique pour public facile, c'est par exemple la trapstep assez simpliste, épurée et résonnante, à la manière de Together. C'est aussi la grosse dubstep liquide, voir étouffante, comme Pay Me. Néanmoins les quelques morceaux dans cette logique n'en restent pas moins bons mais vous conviendrez que ce ne seront sûrement pas les préférés de la deuxième partie du public.

Les compos bruitistes et mystérieuses comme Filter System sont un régal pour ceux qui aiment écouter de la nouveauté dans les genres les plus mainstream, à savoir la trap encore une fois dans ce cas-ci. En parlant de trap, l'un des morceaux "star" de Death & Magic fait partie de ce genre, il s'agit de Hellcat. Peut-être que certains seront divisés mais cette répétitivité frénétique et transcendante du refrain est incroyable.
Plus personnellement, j'aime découvrir de la dubstep récente qui reste crédible même en 2015, et Feathers est probablement l'une des rares tracks qui remplit cette caractéristique : des sons 8-bit et un excellent drop qui ne se barre pas dans une bordel sanglant sans intérêt, on a même droit à du violon, si si je vous jure ! Project Ghost est aussi une track à 70bpm, plus organique, qui puise ses références dans le vieille dubstep crade mais aussi dans des genres plus récents, ce qui en fait un morceau plutôt original. Beaucoup d'écoutes de cet album sont surprenantes et plaisantes.

Découvert un an après sa sortie, Death & Magic est une excellente surprise de la part d'OWSLA encore une fois, un label capable du pire comme du meilleur. C'est génial de constater qu'il existe encore de la dubstep de qualité en 2014-2015. Bravo MUST DIE!.