Je commence cette critique alors que je n'ai pas encore commencé à écouter "Les Chroniques".

L'histoire du rap français, c'est un peu une histoire de haters. L’âge d'or en France, c'était la année 90. IAM et NTM en tête d'affiche, la FF prend la suite, les neg'marrons, Koolshen en solo est sur les radios. Vous allez certainement me cracher dessus, mais tout le monde à bouger la tête sur Le Mia ou sur Zebda. Personne n'a échappé au 113. Ma mère chantait "Mon papa à moi est un gangster".

Aujourd'hui que j'ai un peu plus de maturité dans ce que j'écoute, je me suis permis de prendre de haut mon petit frère qui suit le même parcours musical que moi à son âge. Et je peux vous le dire, j'ai longtemps craché sur "La Sexion".

Et puis chemin faisant, je me suis dit qu'il serait stupide de rester sur un a priori. Alors on part pour "Les Chroniques du 75". Ça sent le rap conscient et de bon clip bien glauque, très loin de l'Apogée.

1. Paris Va Bien
Petit son sautillant qui met dans l'ambiance. Personnellement, je m’attends à la un album bien loin de ce que disais sur les lignes d’au dessus. Le premier son ne ressemble pas du tout à du rap conscient. On est bien sur du festif. La voix de Gimms vaut le détour, comme à chaque fois.

Quand on s’intéresse un peu au texte, certes ça ne vole pas haut. Ça parle de Paris. C’est tout gentil. On nous apprend que tout part en vrille. Ok. Terrain connu et pas forcément réservé au rap.

2. Qui t’a dis ?
« Rire de grognasse » et soudain ça me frappe.
- Putain mais je connais ça !!! Mais c’est Here Comes The Hotstepper ! Mais WTF le massacre électro ?!?
Du coup c’est un bon gros coup de pouce d’une musique qui a fait ses preuves dans les 90’s. Et puis comme ça je fais un break. Un petit check point mental. Merci youtube.
Et on y retourne. Rhaaaaa, je ne peux pas me l’enlever de la tête ! Je ne peux pas bien juger ce titre. En plus sur le refrain j’entends « Ça sent la bifle ». J’ai peur.

3. B.S.S
Premier bon point, du oud. Les phrases commencent par akhi, on sait où on est. B.S.S a moins la force de casser avec les instrus festives des deux premiers titres. Je suis dans ce que je voulais. J’attaque le cœur des Chroniques. Par contre, on se le raconte pas mal dans ce titre. On se jette des fleurs, on se montre. On assoit sa street cred’. Ma foi… Ce n’est pas du tout convaincant.

4. Breh
Maintenant, tout le monde les mains en l’air. Comme disais DJ Boris, ta mère elle va jumper. On réaffirme aussi que cet album est un hors d’œuvre. Le plat de résistance c’est l’Apogée. Quand on voit ce que nous réserve l’opus suivant. J’ai de quoi m’attendre au pire. Cette fois les couplets commencent par « breh ». Mais c’est quoi ça ? Breh ? Ah, du jamaïcain ? Ok. Cross culture oblige.

5. Traqué
Maska prend le micro pour un solo. Un bon point pour l’album. On a enfin de quoi évaluer les membres un par un. Par contre, ça ne casse pas des barres. Ambiance glauque dans les instrus, Maska pose relativement facilement, à se demander pourquoi on ne l’entend pas plus souvent. Mais mon dieu les paroles.
Mais merde, les instrus sentent bon le vieux rap bien gras. Un peu d’épique sur le refrain. Bien joué.

6. Vu La Haine Que J’Ai
J’ai envie de enfin. Piano, un bon flow, du violon. J’y suis. Je suis dans un album qui me donne autre chose qu’un son pour bouger son cul. Chacun passe sur le refrain, il est bien monté. Vraiment. On sent qu’il y a du vécu, une bonne charge émotionnelle. On commence à dénoncer. Je ne veux pas que ça s’arrête. Les gars, rester où vous êtes. Black M est bon, pour une fois. Rare couplet où il assure et maitrise ce qu’il fait.
Et toujours le fait de n’avoir que quelques membres de la Sexion. Je réaffirme la note du morceau : un bon 8. Un pour bien être sûr, je la remet une seconde fois.
J’ai l’impression de me retrouver avec « Un Ange Dans le Ciel (bis) » de Koolshen mais sans me prendre la tête avec une phase lyrique.

7. Ra-Fall
J’avais tellement peur de cette piste. Ça s’annonçait comme le pire morceau rien que par le titre. Et bien non. Voilà deux pistes que ça balance et que ça livre ses tripes sur des bons sons. Traqué commençait à balancé un peu. Mais là on a du texte moyen sur un beat de pseudo crunk. Mais bordel ça marche. On sent la testostérone. Et même si les textes sont moyens, le son rattrape tout.

8. Le Relais
Arf… Ça retombe comme une grenade lancée par un manchot. Rhaaaaa… C’est sale. Je dis non. Je tiendrais les 5 minutes, je dois tenir. Non mais non. C’est insupportable. Même Gimms n’arrive pas élever le niveau alors qu’il en a plus que le potentiel. Aaaaaarggg… Je meurs… Ok je zappe. Désolé. (Sans promotion aucune).

9. A.D. (Adams Diallo)
Mon dieu merci. Je viens de sortir d’une diarrhée auditive et j’arrive sur un texte autobiographique posé sur un piano et une batterie. Merci. La simplicité, il n’y a que ça de vrai. On insiste pas mal sur le mélo, on te gave de pathos mais après Le Relais, j’ai l’impression d’écouter Norah Jones. Ok, c’est trop long là… Le beat tourne en rond. C’est bon, je me fais chier. Je ne peux même pas m’intéresser aux paroles, surtout quand ça parle d’offrir un couscous et que ça crache sur Eminem.

10. À Bout D’Souffle
Ok… Je remets bien le son. Super. On arrive à ce que je chantais au McDo quand j’empilais les steaks des Big Mc. Du coup je chante tranquillement le refrain suivi de lalala… Aaaaaaaah… Le bon temps où je dansais entre 2 cuves de frites sans se soucier des clients. Et voilà, j’ai envie de bouger mon cul en rythme alors je bouge la tête en rythme. Je crois que je suis converti. Et je ne savais même pas que c’était la Sexion.

11. Pas D’Chance
Encore une fois, la simplicité fait mouche. On parle de ses motivations, des buts du groupe. On promet un disque de cristal. Mais bordel pourquoi Black M n’utilise pas toujours cette voix rocailleuse. Et un fondu pour finir. Tout en finesse.

12. Black Shady Pt. 2
Black M tout seul. Le mec au potentiel de crunk affolant. Shady étant réservé à Eminem, j’ai un peu peur. Surtout que Mesrimes est beaucoup moins charismatique que le jeune Marshall. En soi, il utilise bien sa voix. Et quand tout commençait comme je le souhaitais, je me suis dit que c’était cool. Enfin de quoi juger celui qui je supporte le moins. Et puis ensuite en prends la recette U.S du Slim Shady et ça ne marche pas. Du tout.

13. O’Brothers
WTF ?!? Du rap français qui nous fais O’Brother ?!? Ah non, ouf. Enfin… Ce n’est vraiment pas fou. Deuxième titre avec lequel j’ai du mal. J’en ai mal à la tête. Aaaahh… Je zappe. Second titre qui passe à la trappe. Mais ce n’est pas possible.

14. Flow d’Killer
Après ce que je viens subir, je zappe tout de suite. C’est trop gras pour moi. Et y a une espèce de cornemuse…

15. Cramponnez-vous
La fin de l’album commence à être douloureuse. La France n’est pas faite pour le gangsta rap. Et puis je suis fatigué là… Par contre ça dénonce l’hypocrisie et à ma grande surprise, Black M m’empêche de zapper. Oulaaaaaa, le refrain… Dafuq ?!?
« Ce qui ne vous tue pas, vous rend plus fort. On est vivant, donc vous êtes mort ».
Bon ok. J’irais au bout de ce titre. C’était mal parti et puis… Et puis fuck, c’est violent et Mesrimes balance lourd, Gimms suit l’idée.

16. Mamadous
Bonjour cliché. Je vous ouvre la porte. Une grognasse qui chante genre la plante verte qui faisait des feat avec Faudel. Merci, bonsoir. On passe à la suite.

17. Instinct de survie
Premières notes et t’en prend plein les oreilles. C’est un autre niveau. Le morceau est noté à 6.6 sur SC et on comprend pour quoi. Je n’ai rien à dire, le vécu fait son effet. Mais encore une fois on reprend les galettes pour faire des bonnes pistes.

18. Boys In The Hood
Les mecs, si un jour vous tombez sur ma critiques. Faites dans la simplicité. C’est plus que bon pour vos titres. Rien à reprocher. Tout passe bien, les textes sont de la teneur des précédents, les gars nous montrent qu’ils sont toujours aussi bons. Bon, 30 secondes de trop sur le titre. Bémol sur le remplissage.

19. Noir
Merde, j’ai froid. Putain d’instru. On pose les bases. Gimms va faire mal. Frissons. Bad trip. On dirait du Oxmo Puccino avec des chœurs d’église. 2 minutes à écouter et je sais que je vais mettre 8. Le texte est vraiment bien foutu. Y a pas forcément de rimes mais il y a autre chose. Non, ce sera un 9. On est bien au dessus du lot. J’en serais presque à vouloir un album solo de Gimms. Oui, ce sera définitivement un 9. Au moins le titre colle au contenu. Pas de couleur de peau, mais une ambiance sale. Même plus que ça. C’est l’apocalypse dans ma tête. Putain, mais li raconte quoi les chœurs ?

20. Plus qu’un son
Erf… J’ai l’impression d’écouter Enter The Ninja. Ça jure beaucoup trop avec le dernier morceau. Quoique non, Maska tue tout. Un niveau de composition bien au delà de Gimms et du reste de la Sexion. Et quand un autre se met à chanter… Bah c’est nul à chier. Enfin non, c’est moins bon. Je n’irais pas au bout de celle là. Je vais faire ma playlist et conclure cette critique.

Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça. La Sexion pour moi c’était surtout du festif et faire bouger de la blondasse sur Wati House dans un club quelconque. Et pourtant les petits parisiens montrent avec les chroniques qu’ils sont bien plus intelligents que ce qu’ils laissaient penser. Peut-être que je ferais le même exercice avec L’Apogée. En attendant j’ai un nouvel album de rap français à squatter.
Toki
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le 4 janv. 2013

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