Tout change. Oui mais en restant fidèle s’il vous plaît !

[...] lorsqu’on regarde les chroniques de ses trois derniers disques, Air (2007), In Your Room (2009) et ce Everything Is Changing (2012) qui est le sujet du jour, on remarque que là encore, le public reste le même. On tape la recherche sur Google et on peut être sûr que les trois premières pages de résultats nous dirigeront vers des médias rattachés intimement au metal. Malheureusement, la pop et le metal n’ont jamais fait un beau ménage, je trouve même personnellement que les gens pouvant apprécier à la fois un disque de death et un disque de pop de la même manière est une chose bien trop rare. Alors, même si Air a réussi à trouver de beaux avis malgré la frontière stylistique des plus prononcées – je le mettrais sur le compte du charme qu’il se dégage de cet album en plus du petit côté nouveau et rafraîchissant qu’il pouvait apporter au registre de la chanteuse – on ne peut pas dire qu’In Your Room, déployant toute arme poppisante dehors, ait fait l’unanimité. Ça a même craché sévère je dirais. Mais cracher sévère gentiment, avec respect, de la dénonciation enveloppée dans un gant de velours, de peur de froisser tristement la maîtresse de cérémonie avec des « C’est de la merde » bien plus directs. Et malgré ce soi-disant faux-pas, voilà qu’aujourd’hui (enfin, l’an dernier lorsque ce dernier disque est sorti), on retrouve ces mêmes figures reprendre la plume pour Everything Is Changing, lui donnant une nouvelle chance sans plus de rancœur de leur précédente déception que cela.

Autant dire, quand j’observe cela, cela m’amuse quelque peu, tout comme cela me surprend. Comment de gros metalleux tout en barbe, poils et abdos kro’, pourtant connus comme des gens qui n’ont pas vraiment l’habitude de faire de chichis et de détours dans leurs opinions, peuvent agir de la sorte ? C’est à mon sens là où Anneke Van Giersbergen tient tout son mérite : on ne sait pas trop comment, elle arrive à s’octroyer un profond respect et à dégager une sympathie telle qu’on pourrait presque la comparer à une dompteuse de fauves. Au vu de ce constat, je dirais que la Hollandaise est une véritable personnalité – on ne peut pas parler de personnage comme des artistes tels que Serge Gainsbourg ou bien Björk vu sa sincérité troublante – et je serais fort mal placée pour y émettre un quelconque holà. Je suis en effet la première par être séduite par elle et certainement avec bien moins d’objectivité que les autres chroniqueurs. Je n’en suis peut-être pas forcément fière mais Anneke, je confesse que je suis peu farouche à son égard et lui mange totalement dans la main, ce qui suscite que j’adhérerai à chacune des directions musicales qu’elle voudra bien aborder et y poser sa voix.

Parce qu’au delà de la personnalité, Anneke est avant tout une voix. Mystérieusement magnétique, capable de transporter l’auditeur aux confins de sa propre sphère émotionnelle sans même qu’il n’ait à choisir ou à bouger le petit doigt. Au travers de son organe vocal, Anneke nous tient par la main et nous guide au fond de notre âme et le résultat est là : on ressent. Et ceci est une constante au sein de ses divers travaux, qu’ils soient avec The Gathering, en solo ou même au travers de ses participations avec d’autres artistes comme Danny Cavanagh (Anathema) ou Devin Townsend (ex-Strapping Young Lad). C’est donc sans surprise qu’on la retrouve cette fameuse constante dans Everything Is Changing. [...]

La chronique entière figure sur mon blog, n'hésitez pas à aller y faire un tour !