Ce live de Chris Spedding a été enregistré le vendredi 13 mars 1981 dans un club new-yorkais, le Trax, devenu à la mode dans les années 80 quand Mick Jagger, sa femme mais aussi Andy Warhol le fréquentaient. Spedding était un excellent guitariste, bien oublié aujourd’hui et pourtant, il a été un sideman de luxe de nombreux artistes britanniques (McCartney, Bryan Ferry, Elton John, Jack Bruce…) mais aussi chez nous, Mylène Farmer et même Dick Rivers (je me souviens l’avoir vu avec lui en 1996, oui, oui !). Ici, c’est le soliste qui nous intéresse, alors à son apogée après les albums « Hurt » en 1977 et « I’m not like everybody else » en 1980. Son jeu est brillant et il est bien entouré avec Tony Machine à la batterie et Busta Jones à la basse.
Ça donne un live qui ne fait pas dans la finesse, mais qui envoie bien dans la face sans fioriture, assez punk rock en fait (on sent que les Clash étaient passés par là). Le 1er morceau est aussi sa pièce maîtresse, c’est le fameux « Guitar Jamboree » qui tire un coup de chapeau à tous les guitaristes qui ont pour lui fait évoluer le jeu de cet instrument…en imitant chacun ! Impressionnant, il joue donc « à la manière » de Muddy Waters, Hendrix, Chuck Berry, Jeff Beck et tutti quanti ! Il y a de quoi rester sur le derrière. Ce live de 40 minutes nous procure de bons moments comme « Hurt by love », « Motorbickin’ » ou encore « Lone Rider » sur lesquels le trio déploie une belle énergie. Maintenant, pour moi, ce live a 2 défauts : d’abord le côté « discret » du public, sans doute limité, mais que la prise de son rend très peu audible. Ensuite, la voix de Chris, pas à la hauteur de son jeu flamboyant. Il est vrai que les guitaristes qui ont aussi une belle voix sont rares. À certains moments du concert, on sent bien que cette voix arrive à la limite de ses possibilités, ça renforce un peu le côté punk mais quand même. Quand c’est au bassiste de chanter sur « Rush on you », ça n’est guère plus convaincant vocalement mais quel jeu. Spedding est tout de même un guitariste qu’il sera dommage de faire tomber dans les oubliettes.