Et si quelqu'un meurt sans personne pour l'entendre?

S’il devait bien y avoir une personne, dans le rock progressif contemporain, capable de vendre des albums sur son seul nom, ce serait sans doute Steven Wilson et son petit dernier, Hand. Cannot. Erase., vient une fois de plus de le prouver.


À vrai dire, j’ai eu d’abord quelques craintes avec cet album: je n’aime pas tout ce que fait Steven Wilson et Hand. Cannot. Erase. – au vu du clip de « Perfect Life », sorti bien avant l’album – semblait partir dans la direction des choses que je n’aime pas chez lui, du genre pop expérimentale.


Ces craintes sont en partie dissipées: s’il contient effectivement des éléments que l’on retrouve plus volontiers dans des groupes qui ont les faveurs des médias commerciaux, il y a également de très belles parties de pur rock progressif.


Plusieurs choses frappent dans cet album: d’abord, sa longueur: soixante-six minutes séparées en onze pistes; mais ces séparations sont souvent artificielles et Hand. Cannot. Erase. s’écoule comme un concept – celui d’une femme qui meurt et personne, pendant trois ans, ne s’aperçoit de sa disparition.


Surtout, il y a le remarquable talent du musicien pour les mélodies qui tapent juste, pour les compositions qui bâtissent des ambiances sans pareille et pour la grande subtilité de son propos. Pour du rock progressif, c’est remarquablement accessible.


Des morceaux comme « 3 Years Older », « Hand Cannot Erase », « Routine » ou « Ancestral » sont de purs bijoux, avec des accents très floydiens, notamment sur l’instrumental « Regret #9 », et beaucoup de sonorités vintage couplées à des compositions très modernes.


Même si j’avoue une préférence pour les précédents albums de Steven Wilson, comme The Raven That Refused to Sing ou Grace for Drowning, Hand. Cannot. Erase est clairement un très bon cru que je vous recommande volontiers.

SGallay
7
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le 20 mai 2015

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