Helping Hand
Helping Hand

Album de Man (2005)

Quelques notes biographiques : Man c'est François Rasim Biyikli (piano, Rhodes, mélodica, guitares, bruitages) et Charles-Eric Charrier (Basse acoustique, guitare, toys) ; un duo nantais qui a travaillé sur des musiques de films, de théâtre.. et sort avec Helping hand son troisième album.
Quelques repères dont on se détache très vite dès que le disque commence. On garde en mémoire l'expérience musique de films (Man c'est instrumental) et la liste des instruments utilisés (très éclairante) Mais et c'est toujours la grande force du duo, Man nous emmène ailleurs, très vite et très loin. C'est vrai que You're in for it surprend son monde, favorisant un chaud-froid perpétuel par son côté disco désincarné, éructé plus que chanté. La suite insaisissable, inclassable par bien des aspects, marque néanmoins une évolution depuis Main gauche, le précédent album : L'électro-acoustique s'est enrichi d'habillages électroniques qui servent de liant à la musique. Et puis il y a plus que jamais des bruitages, autre liant, sortant la musique de Man de sa bulle intellectuelle pour la projeter dans la vraie vie.


Les ingrédients world ont été abandonner pour se rapprocher plus du post-rock à effets de Tortoise. On peut chercher d'autres filiations _ s'il faut en trouver absolument, et aller du côté des Allemands de Swod, entre jazz minéral (Keith Jarreth encore et toujours) et ambiant (Difting, Revenir). Avec ses boucles de guitares à l'envers et ces cuts de voix, Maiomie pourrait presque être menaçant comme une BO de Lynch. Avec Farewell, on ne sait pas si l'on doit rêver ou frémir. Preuve que la musique de Man n'est pas si inoffensive que cela et si elle peut servir de fond sonore, risque de perturber insidieusement. Et puis, le duo garde à l'esprit ce qui fait sa personnalité profonde symbolisée par ses instruments-jouets et le même genre d'intervention sonore que l'on retrouve chez Yann Tiersen. Les deux artistes sont différents sur bien des points mais se rapprochent sur l'aspect profondément humain de leur musique. Ce que justifie totalement le nom du duo.

denizor
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le 18 sept. 2015

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