I Thought I Was Over That: Rare, Remixed and B-Sides par denizor

Le sous-titre de cet album est éclairant "Rare, remixed and B-sides". Lali Puna ne pensait sans doute pas, quand il a commencé comme side-project pour Micha Archer (Notwist) et ValerieTrebeljahr (Couch), qu'un jour viendrait l'heure de la compilation anthologique (d'où le titre plein d'autodérision). Mais avec le temps, le duo allemand est devenu une référence quasi incontournable ; le genre de groupe qui assoit un label (Morr music, pourvoyeur de talent) et qui crédibilise un genre, l'électro-pop. Lali Puna n'a jamais honni son intérêt pour le rock, le shoegazing en particulier (la reprise du classique de Slowdive, 40 days est là pour le prouver), un sésame utile pour beaucoup pour se familiariser avec les programmations électroniques, ciment de Lali Puna (encore plus que pour Notwist). Mais au-delà de son talent de mise en forme sonore (bon nombre de remixes que le duo a fait pour autrui sont remarquables, à commencer par Awaiting for accident, transfiguration menaçante proposée à Boom bip), Lali Puna a montré qu'avec eux la mélodie n'était jamais occultée (The daily match, B-side du single Micronomic). Lali Puna a aussi pour lui de ne pas trancher entre élitisme et musique populaire. La plupart des groupes électroniques, souvent pourri par un sérieux outrancier, n'auraient pas oser reprendre Together in Electric dreams, initialement sur la BO d'un film de seconde zone pour ados, un titre de Giorgio Moroder généralement rendu responsable de tous les maux. Lali Puna n'en a cure, le groupe semble volontiers s'amuser, multiplie les collaborations (ici Clear cut, hydre à deux têtes _ hip hop cinématographique et pop éthérée_ composé avec Bomb the Bass) et fait passer ses morceaux au crible par d'autres artistes électroniques (Pratique évidemment courante qui n'exclut pas les bonnes surprises_ le rmx de Grin and Bear par To Rococot Rot est porteur de beaux sentiments contradictoires). Cette compilation non exhaustive mais déjà complète a les défauts du genre, parfois futile (tous les remixes ne sont pas essentiels), parfois indispensable, elle permet en tout cas de mieux appréhender le monde complexe de Lali Puna. Une compilation éclairante donc…

denizor
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le 7 sept. 2015

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