Icône de la musique underground américaine, Carla Bozulich revient avec un de ses multiples projets, Evangelista. Plus que la simple écoute d’une musique, In Animal Tongue vous plonge dans la tête de son auteure. Une vraie immersion dont on ne ressort pas totalement indemne. Le disque est en effet hanté par la voix de Carla, un organe rugueux parfois bouleversant à la densité équivalente à Patti Smith, Marianne Faithful ou PJ Harvey. Musicalement, elle se rapproche aussi des trois dames mais dans une version à la fois plus dépouillée et plus expérimentale. L’instrumentation est pourtant essentiellement acoustique, portée souvent un violoncelle, une contrebasse. Seuls Artificial Lamb, plongé dans un bain d’électronique flasque et Black Jesus à la guitare spectrale gardent un rapport intime avec la fée électricité. Mais la présence vocale de Carla carrément fantomatique sur In Animal Tongue, incantatoire sur Hands of Leather ou Die Alone, la dissonance des accords et le bruitisme ambiant qui tirent Evangelista du côté de la musique contemporaine, tout ceci concourt à nous créer des ambiances étranges et même à faire flipper l’auditeur. Enter the prince navigue entre angélisme et climat mortifère, de quoi nous troubler encore plus. Bien mais un peu rude.
denizor
6
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le 27 nov. 2012

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