Durant les années 90, la scène death metal peine à se renouveler et s’empêtre dans les marécages boueux de la complaisance.
Malgré son jeune âge, et les sorties marquantes de la décennie, le ventre mou est bien présent et la perte d’intérêt se fait ressentir face à un genre qui tourne en rond.


La nouvelle vague sera rapidement initiée en 1998 par Nile grâce à un Amongst the Catacombs of Nephren-Ka résolument plus technique et avant-gardiste, imprégnant la scène d’une identité forte, tandis que Hate Eternal enfoncera le clou l’année suivante avec son Conquering the Throne et offrira l’impulsion suffisante pour relancer la machine.


Dans cet élan, la scène death donnera naissance à de nombreuses sorties marquantes (Apocalyptic Revelation, Exterminate, Gateways to Annihilation, Failure for Gods…) à la brutalité exacerbée et à la technicité tapageuse, dont le pic sera atteint par Nile (In Their Darkened Shrines) et Hate Eternal (King Of All Kings) en 2002.


Après un Black Seeds of Vengeance (2000) ayant repoussé les limites, Nile dispose déjà d’une reconnaissance et d’une patte unique, notamment grâce à Karl Sanders évoluant dans le milieu du metal extrême depuis les années 80 ainsi que par l’inspiration qu’il apporte lui provenant de son intérêt pour l’Egypte antique.


In Their Darkened Shrines voit donc le jour en 2002 et s’impose immédiatement en tant que monument sacré de ce début de millénaire, grâce à une brutalité et un univers unique et travaillé.


Dès The Blessed Dead, l'auditeur est plongé dans le bain pharaonique pour mieux l’assommer dans un tourbillon de blasts et de riffs ravageurs.
Impressionnant de technicité, Nile glorifie son style par un équilibre profond entre atmosphère et brutalité, déjà initié sur Black Seeds of Vengeance et atteignant ici une richesse et une puissance inégalée. (Sarcophagus)


La traversée du désert est complète, alternant phases furieuses d’accélérations (grâce à un Tony Laureano en pleine forme à la batterie après un immense The Inexorable (Angelcorpse en 1999), breaks monolithiques et atmosphères mystiques. (Unas Slayer of the Gods)


Véritable démonstration de technicité, la précision déployée est chirurgicale et le riffing inspiré, amenant certains morceaux au panthéon du genre. (Wind of Horus)


La fin de l’album, imposante et divisée en 4 parties, telle une véritable fresque antique démarre sur une ambiance de rite funéraire (I. Hall of Saurian Entombment) avant d’invoquer à nouveau le dieu de la colère (II. Invocation to Seditious Heresy) s’éparpillant dans un souffle divin pour mieux frapper à nouveau (III. Destruction of the Temple of the Enemies of Ra)
Après la tempête, seules les ruines demeurent (IV. Ruins) et la conclusion est inéluctable.


Après une période de disette, la nouvelle vague deatheuse se positionne comme un rouleau compresseur en apportant une technicité et une brutalité encore jamais atteinte.


En cette année 2002, Nile et Hate Eternal atteignent des sommets et se disputent le trône face aux légendes Morbid Angel et Immolation ayant parfaitement engagé cette nouvelle ère.

Richard_Grayson
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le 14 août 2015

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Ricky  Grayson

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