J.C. Satàn
7.4
J.C. Satàn

Album de J.C. Satàn (2015)

La belladone de Jean-Claude Satàn

[...] La Belladone de la Tristesse. Je ne sais pas si certains connaissent cette tranche d'animation japonaise hyper-confidentielle des années 70. Une étrangeté psychédélique qui n'est pas sans rappeler un certain The Wall relevé à toute la décadence crue dont seuls les Japonais ont le secret. Une revisite très libertaire de l'histoire de Jeanne D'Arc, l'histoire d'un couple de paysans qui n'arrivent à se marier qu'en sacrifiant la virginité de l'épouse aux vassaux et autres membres du clergé n'ayant aucun scrupules moraux quant au viol. Et de la faiblesse de la pauvre victime à céder aux tentations du Diable lui-même afin de surmonter ses maux et prendre une revanche sur la vie en devenant une sorcière.


La musique de J.C. Satàn n'est pas sans rappeler la représentation du Malin par ce film. A savoir une aberration aussi malsaine que consensuelle. Car Jean-Claude serait cette toute petite crotte toute mignonne, aux formes phalliques, nous susurrant des mots doux, séduisants et flatteurs au creux de l'oreille. Desquels on aurait du mal à résister jusqu'au point de non-retour où l'on accepte ses avances et belles promesses. Et avant même que l'on ait le temps d'ouvrir la bouche qu'il s'engouffre dans nos conduits auditifs, gentiment, lascivement, tel un sextoy sonore. Excitant aux premiers abords, on se laisse berner par cette simplicité musicale toute commerciale, directe et efficace. Jusqu'à ce que la bestiasse prenne de l'ampleur comme si elle se nourrissait du pactisé : Satàn prend très vite ses aises et nous montre une face bien plus machiavélique et dérangeante. La bête se révèle en vérité être furieusement psychédélique, adoucissant et complexifiant une base primitive et sauvage.


En arriver à ce point fait résonner le glas, sonné en vérité dès la signature du contrat. C'était un piège. Car aussi dérangeante peut être la musique de J.C. Satàn, impossible de s'en dépêtrer comme ça, si facilement. On lui laisse un poignet et l'entité remonte goulûment et sans crier gare jusqu'à l'épaule. Avec toujours cette même habileté à ensorceler sa victime qui tente vainement de s'en détacher. Et à force de manipuler leur monde, les Bordelais réussissent leur pari : transformer le dérangeant en une sorte de plaisir hypnotique dont on se sent plus ou moins coupable. C'est un peu comme assister à un concert des Suédois de Shining où l'on remplacerait la base black metal par du garage rock. On sait que c'est tordu mais on ne peut s'empêcher d'en être fasciné, frisant même parfois l'obsession.


La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !

Margoth
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le 4 févr. 2017

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Margoth

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