Kumquat May
Kumquat May

Album de W.W.Lowman (2011)

Comme son nom l'indique, W.W. Lowman est un gars lent : tant mieux, son Kumquat May, valait bien la peine d'attendre.


En 2007, le Chicagoan avait sorti un premier album Plain songs remarqué des curieux. Ce deuxième album a lui été enregistré entre 2009 et 2011, comme si W.W.Lowman était détaché de tout impératif temporel, composant et enregistrant au gré de son emploi du temps, de celui de ses musiciens et de ses envies.


Le nom de W.W.Lowman est lié à une partie de la scène de Chicago, lui même, étant membre, de Bosco & Jorge et d'Aluminium Group. Il a également joué avec L'Altra (étant par ailleurs marié à Lindsay Anderson), un groupe avec lequel on peut dresser une passerelle avec les propres compositions de W.W.Lowman : il y a entre les deux entités un même naturalisme sonore qui émane de la musique en dépit des arrangements qui, eux, ne le sont pas. Le Chicagoan mêle avec facilité l'électricité des guitares, habillage électronique et l'acoustique des percussions et des instruments à vent. A la différence de son prédécesseur, Kumquat May est un album souvent jazz avec un jeu de chassé croisée entre les cuivres et les nappes ; tout ce petit monde tantôt en opposition, tantôt à l'unisson. Musicalement, W.W.Lowman se rapproche par exemple de Tied and Tickled Trio (side project de membres de Notwist) et bien sûr de Tortoise, référence évidente quant il s'agit de mélanger jazz et post-rock. L'album commence calmement (Bourge) avant de prendre de la vigueur, se rapprochant de la frénésie des récents Wires Under Tension (Stout Leroy, un des grands moments du disque).


Mais W.W.Lowman a vraiment décidé de , surprendre : sur Cuts Like a Knife, il vocode sa voix dans un titre à l'ambiance plus électronique qui n'aurait pas dépareiller chez Air "sensualisé" ici un saxophone. Dernière curiosité du disque, l'Américain reprend un traditionnel vietnamien ; de quoi nous faire croire que la musique asiatique et le post-rock pouvaient avoir quelque accointance.


Qu'il soit plus naturellement post-rock (sur les traces de son premier Plainsongs), ambiant ou carrément jazz, W.W.Lowman sort un album emballant. Tout simplement.

denizor
8
Écrit par

Créée

le 15 sept. 2015

Critique lue 52 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 52 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime