La Increíble Aventura
8.1
La Increíble Aventura

Album de Migala (2004)

On ne va y aller par quatre chemins mais cet album de Migala est une tuerie.
C'est d'autant plus étonnant que l'avenir du groupe était alors des plus incertains (avec en 2002, un Restos de un incendio dont ne savait pas s'il était synonyme de renaissance ou de chant du cygne).
Avec cet album Migala pousse au plus loin les possibilités offertes par le DVD offrant conjointement au CD, un contrepoint ou une extension (à tous de le définir) constitué de petits films inspirés par la musique du groupe. Détail significatif, Nacha Piedra, le réalisateur, est désormais considéré comme un membre à part entière de Migala, au même titre que le guitariste, le violoniste ...ou Nacha Vegas. On pourrait craindre l'exercice un peu pédant mais le visionnage du DVD témoigne de l'humour de Piedra : une cafetière qui se prend pour Dark Vador, un combat entre 2 Ninjas au masque de tigre, c'est souvent drôle et décalé... Migala propose donc sa démarche artistique globale. Cet album s'y prête parfaitement, le groupe n'ayant jamais été aussi muet. Deux seules chansons sur 10 (mais carrément un chef d'oeuvre folk, Your star, strangled, chanté de voix de maître par Rodrigo Hernandez) c'est peu et cela donne d'autant plus envie de voir des images. Le côté, à la fois instrumental et conceptuel de La increible aventura, nous incitera à accoler le préfixe "post" devant le rock des Madrilènes. En l'occurrence, cela risquera, à nouveau, d'induire en erreur certains, Migala étant bien plus accessible que ça, à l'instar des Texans de Explosions in the sky. Les Espagnols profitent pleinement de ces sept membres pour proposer une musique dense mais jamais longuettes avec des guitares héroïques aux accents presque Missionnaires (El imperio del Mal), ou aux déchirements digne du Radiohead première période (Lecciones de vuelo...). Le violon profite pleinement d'interstices de calme retrouvé et de brise légère pour amener une sensualité qui ne tombe jamais dans le niaiseux (Dear fear) Migala maîtrise parfaitement son sujet et en réinventant la conception même de son art, accouche de son meilleur album.

denizor
9
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le 2 sept. 2015

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