Dans le genre groupe qui n’a pas la place qu’il mérite, revoilà And Also The Trees. Le groupe culte qui était là avant Perry Blake et Jack the Ripper (pour ne citer que deux suiveurs fameux). Après l’épisode November avec Bernard Trontin de The Young Gods, Simon Huw-Jones revient avec son groupe chéri et un écrin digne de sa voix de dandy magnifique et ses textes à la William Blake. (Listen for) the rag and bone man réaffirme le retour en forme constaté par Further from the truth en 2003. Le groupe aurait-il décidé de prendre son temps (4 ans c’est long) pour donner le meilleur de lui-même ? En tout cas, Domed en ouverture, avançant à flux tendu avec une élégance et une force émotionnelle rares, démontre qu’ AATT et ses presque 30 ans d’existence, peut encore vous donner le grand frisson. Ce 10e album studio a été enregistré dans un manoir du XIe siècle dans le genre de cadre idéal pour la pop crépusculaire et le romantisme noir des Anglais.


On les imagine passant des heures et des heures à composer devant une cheminée en pierre du plusieurs mètres, au milieu des tentures et des sculptures. Une vision un peu cliché pour une musique qui au final ne l’est pas tant que ça. Car (Listen for) the rag and the bone man encore plus que ces prédécesseurs semble pouvoir défier le temps. Un contrebassiste a remplacé la basse de toujours de Simon Burrows, donnant une impulsion un peu différente et un charme un peu plus feutré. Les atmosphères se dessinent toujours avec beaucoup de raffinement, exemptées des décharges électriques qui avaient rendu mythiques des titres comme Slow Pulse boy ou Virus Meadow. Un disque sombre mais richement orné avec même une légèreté retrouvée (The Beautiful silence et sa rythmique presque hispanisante). Huw-Jones vit ses textes comme jamais (les fans diront comme toujours), et donne tout son vrai sens au mot « interprète » (The Legend of muclow). Rien qui n’est déjà été dit et connu sur un groupe exemplaire mais ici à son plus haut niveau. AATT connaît l’age mature dans sa version la plus belle.

denizor
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le 18 août 2015

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