Memphis Blues
7.1
Memphis Blues

Album de Cyndi Lauper (2010)

La grande Cyndi Lauper semble faire partie de ces artistes qui, ayant réussi une immense carrière internationale, ont accumulé une fortune suffisante pour faire enfin la musique dont ils ont rêvé toute leur vie. Pour elle, c'est le blues qui prime et c'est vraiment une réussite, elle nous évite l'écueil de l'artiste qui ne maîtrise pas un genre musical mais tenterait tout de même de le réinventer. Alors elle va au plus simple et au plus sûr, les racines du blues, elle nous propose telle une experte (ou au moins telle connaisseuse), des rythmes très appuyés, une guitare omniprésente et grasse. Le son est lourd, il sent la poussière, on imagine un chien galeux, les salsolas trapus, ces fameux buissons roulants de l'ouest des Etats-Unis écrasés par le soleil bref, elle a une capacité a nous entrainer sans effort dans son univers blues.
Le plus impressionnant reste néanmoins sa voix, déjà tellement marquante lorsqu'elle enchainait les tubes de pop musique, elle en devient ici presque irréelle. On sent qu'elle a été touchée par la grâce, comme si elle avait réussi à pousser dans ses retranchements vocaux cette voix atypique que chacun d'entre nous reconnait entre mille dès qu'il l'entend. Alors c'est vrai, on a parfois l'impression que cette voix n'est pas humaine mais qu'importe, elle est belle et fait que personne ne pourra jamais l'imiter, cet album restera le sien.
Les mauvaises langues diront qu'elle n'a ni écrit ni composé et se contente d'interpréter, mais quand on atteint ce niveau de qualité d'interprétation, c'est déjà un art en soi. D'autant qu'elle est bien accompagnée, seuls deux des morceaux de l'album sont des solos, elle est accompagnée le reste du temps entre autres par Allan Toussaint ou même B.B. King, ce qui ressemble fort à un adoubement par un roi du blues.
L'art de la réalisation d'un album est ici maîtrisé puisque, bon point pour elle, la production a compris l'importance de la qualité du premier morceau d'un album qui soit donne envie d'écouter le second soit coupe l'auditeur dans son élan avant même la fin du premier mais ici, chaque morceau pousse à écouter le suivant.
Jambalaya
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le 5 déc. 2012

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