D'origine jamaïcaine (whouah scoop de ouf), le dub n’était à la base que de “simples“ arrangements ou versions instrumentales de tracks reggae. Mais son arrivée en Grande-Bretagne aux alentours de 1983 a permis l’émergence d’un tout nouveau son dub. Se suffisant à lui-même et roi des Sound Systems, le dub devint un incontournable de la musique électronique. Et c’est à la fin des années 90 qu’une armada de petits français, partant en pèlerinage pour les sound sytems britanniques ont commencé à ramener des influences de là-bas, et même fini par créer eux-mêmes leurs propres dubs. Car les Sound Systems british ont fait des enfants en France, et c’est parmi ceux-là se trouvaient se trouvent les grands d’aujourd’hui, High Tone ou Kanka chez les vieux de la veille, Panda Dub ou Mahom chez la nouvelle génération … Mais les plus originaux dans le genre, se sont sans hésiter Pupajim et son Stand High Patrol.


Bien qu’ils aient eu le temps de faire leurs armes sur la scène dub français tout au long des années 2000, Stand High Patrol n’avait fait don que de quelques Singles et EP. Il faudra attendre 2012, pour que sorte Midnight Walkers, album qui concrétise dix ans d’expérience live et musicale.
Car non content de nous offrir leur premier LP, le Stand High Band tisse à travers cet album un tout nouveau son dub. Un nouveau dub composé de basse lourdes et de skanks de l’espace sur lesquels Pupajim pose son flow énigmatique. Un son mélodique et puissant, qui séduit sur tous les plans.


Midnight Walkers est un album très agréable à écouter, et c'est dû en particulier à sa réussite en proposant un tout suffisamment varié dans un genre pourtant particulièrement redondant. Surtout que malgré des riddims riches et variés, la plupart des instruments sont synthétiques, et fournissent pour la plupart des sons assez similaire à l’oreille. C’est là où la présence de la voix de Pupajim infuse toute l’âme aux sons déjà très bons. Parfois voyageuse, parfois insouciante, parfois angoissante, le chant procure un sentiment difficilement définissable, partagé entre l’extase et l’inquiétude. Il compose l’épine dorsale de chaque morceau où il est présent, et leur infuse leur identité.


Bien que tout l’album est place sous la bannière du “Dubadub“, genre instauré par le groupe, les compositions sont influencées par de nombreux genres, fait responsable de cette fameuse variété au sein de l’album.
Commando, morceau sur lequel s’ouvre l’album, est un gros reggae digital, là où the Bar lorgne plus dans la Dancehall et Home Made puise carrément dans le rap. Brest Bay et The Big Tree, les deux titres phares du groupe sont d’immenses réussites, le premier incarnant à merveille le fameux “Dubadub“, le second étant quasiment un son expérimental.
L’album se sépare en deux phases bien distincte, une partie très dansante, presque agressive, et une autre beaucoup plus calme, écoutable en flânant dans son canap’ en plein aprem’.
Cette flexibilité de l'album est selon moi son deuxième grand point fort.


Bien sûr, ce serait être de mauvaise foi de ne pas reconnaître les faiblesses de l’album. Certes, tout n’est pas très homogène en terme de qualité. Certes, si l’auditeur s’intéresse à ça il pourra reprocher des lyrics pas nécessairement inspirés. Mais par sa capacité à pouvoir s’écouter aussi bien dans un diner posé que dans une grosse soirée, de créer un son tout nouveau et de réussir avec une habileté hors norme à faire aussi bien le pont entre musique underground et main-stream, ce premier album forge le respect envers ses artistes. Midnight Walkers, c’est une pièce unique que le crew a imprégné d’une identité musicale unique, reconnaissable entre mille. Et ça, dès un premier album, c’est balaise.


Pour finir, si vous avez la curiosité de les découvrir et surtout de les aimer, je ne peux que vous conseiller de les voir en live, en formation Sound System. Car c’est là où Stand High Patrol puise toute sa puissance, grâce à ses excellentes setlists, ses mix ravageurs dansants et une voix hypnotisante. Un live de Stand High, c’est avoir le bas du corps qui ne s’arrête pas de danser, et le haut qui s’évade dans un trip psychédélique.


Bref, Midnight Walkers c’est bon, Midnight Walkers c’est puissant, écoutez Stand High Patrol et prenez place dans le vol du Stand High Commando.


PS : C'est ma première critique musicale, donc c'est peut-être un peu de la merde mais j'avais vraiment de parler un peu de Stand High, parce que c'est cool Stand High, ouais.
PS2 : Les connaisseurs auront peut-être compris le jeu de mot à la con entre parenthèse dans l'intro.

Meyl
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le 7 juin 2017

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