Un peu paradoxalement, Reza Hatami est un musicien né en Orient (en Iran) mais qui ne rêve que des grands espaces de l'Ouest. Avec des musiciens parfaitement choisis (Boris Kohlmayer alias Lauter à la guitare ; Pierre-Jean Grappin, ex Holden, à la batterie et Gonzague Octaville à la contrebasse), il sort un deuxième album qui sent la poussière , le désert et les cactus. Reza est donc désormais un vrai groupe de pop-folk qui n'a rien à envier à ses homologues d'Outre-Atlantique. Moonless est plus homogène que son prédécesseur Broken Kite. Deux titres plus pop, l’enlevé The Letter et le mélodique Grey Window rappellent que Reza Hatami est fan des Go-Betweens et des Smiths.
Pour le reste, tout ce tient et s’apparente à une balade nocturne dans des grands espaces des Etats-Unis. Il n’est pas surprenant qu’il ait trouvé sur sa route H-Burns, un autre amoureux de folk américain, pour un duo pur jus (Desertland). Bien fait et bien écrit, parfaitement mis en son par Stéphane Garry alias Pokett, Moonless souffre peut-être d’être un peu trop sage. Reza ne nous trompe pas sur la marchandise et d’ailleurs, Comme son nom l'indique, son album est à écouter par une nuit sans lune.