Voici « Mustang » de Curtis Amy, discogs signale sa sortie en 1966 mais il semble que ce soit une erreur, en effet il est millésimé 1967 sur verve Records. Curtis est un vieux de la vieille puisqu’il est né en 1927, pourtant son jeu est bien ancré dans son temps et on perçoit dans ses solos les influences de John Coltrane, c’est incontestable. De plus jeunes que lui n’iront pas aussi loin dans la modernité et le modal.
Il joue du sax ténor et du soprano, accompagné par Jimmy Owens à la trompette et au bugle, Leroy Cooper, au sax baryton, Kenny Barron au piano, Carl Lynch à la guitare, Edgar Willis à la basse, Bruno Carr à la batterie et Eva Harris au chant sur « Please Send me Someone to Love ».
Entre septet et octet il y a du monde, ça sonne parfois un peu à l’ancienne comme sur « Enolo » mais aussi très moderne sur le morceau principal de la face une, « Shaker Heights » de près de douze minutes, un régal, bien emmené après le court et puissant « Mustang » qui ouvre l’album… et également la seconde face avec une version plus charnue !
« Please Send me Someone to Love » est un blues de Percy Mayfield composé en 1950 pendant la guerre de Corée :
« Heaven please send
To all Mankind
Understanding and
Piece of Mind »
La dernière pièce est également une reprise, un standard, « Old Devil Moon » tant de fois interprétée par Sonny Rollins et Chet Baker, une très belle version ici qui met en valeur le batteur Bruno Carr.
Un chouette album qui se laisse écouter avec grand plaisir, il n’existe qu’en LP original apparemment, sur le mien, au verso figure écrit au crayon à papier « 1966 » par l’ancien propriétaire je suppose, de quoi ajouter un peu de trouble sur l’énigme de départ, d’autant qu’aucune date ne figure sur l’album lui-même.