My Love Is Higher Than Your Assessment of What My Love Could Be par Aloque

Aujourd'hui on parle... on essaye de parler de Harvey Milk. Et comme je suis une personne d'une logique imparable je commence Harvey Milk par le début, c'est à dire "My Love is Higher...". D'ailleurs cet album est tout l'inverse de la logique, on pourrait présenter la chose comme une collection de bouts de machins que les membres du groupe trouvaient marrants alors ils ont assemblé le tout dans un seul album sans se poser la question de la cohérence et de l'unité.

Harvey Milk c'est des types pas mal dépressifs qui font du sludge type Melvins mais en encore plus lent et en incroyablement lourd. Même plus lourd que n'importe quel groupe plus lourd que tous les autres. Même plus lourd que EYEHATEGOD. En résulte donc un ensemble vraiment indigeste, style sanglier dans l'assiette, et indomptable même après la Xième écoute et qui suinte la souffrance par tous les pores. Cet aspect bordélique est dû en partie au début et à la fin de l’ensemble puisque on commence avec un truc bien minimaliste et on termine au milieu d'une chanson, circulez y'a rien à voir. Entre deux, on a droit à des moments de sludge/doom ultra violents et plutôt longs entrecoupés de passages plus calmes dont "The Anvil Will Fall" et d'autres passages plus expérimentaux sur les différents sons et structures déjà développés par Melvins.

Incroyable album, donc. Mais bien trop indigeste pour en saisir toutes les subtilités à la première écoute. Celle-ci ne servant qu'à prendre une avalanche de coup de pied dans la face, à évaluer la teneur des dégâts et à anticiper l'écoute suivante. Nous retiendrons pour la fin les paroles de sieur Creston Spiers :

"WROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO"

Cet album est toujours plus plaisant à écouter que "Courtesy..." car "My Love..." contient des semblants de morceaux de musique et des éléments de noise rock qui permettent de ne pas complètement se noyer dans le flot des drones et du doom. "Courtesy..." est encore un niveau au dessus pour la lourdeur. Les suivants se rapprochent plus du rock sudiste, plaisants mais moins prenants.