Après le pétard mouillé Axes, radicalisation de leur musique, encensé par les uns, honni par les autres, on pouvait se demander dans quelles directions allaient se réfugier les 4 de Brighton. Géographiquement à Berlin (là où elles ont enregistré ce qui est leur 4e album) et musicalement vers plus de pop. Electrelane n’en oublie pas la rudesse de sa musique, faîte de guitare nerveuse ou lourde et de basse juteuse ainsi que la possibilité de partir en live (Between the wolf and the dog, Five). Mais le groupe se remet à écrire de vraies chansons et à vouloir arrondir quelques angles. Ce retour à plus de douceur ne se fait pas au détriment de la personnalité du groupe. Bien au contraire, il fait cohabiter tempérament sanguin et séduction féminine. Une dualité toujours intéressante qu’avait
si bien maîtrisé Lush à son époque (After the call, At sea). Les morceaux les plus marquants sont bien Berlin, Saturday, où Electrelane dévoile quelques uns de ses charmes, tout en restant pudique : un bout d’épaule, une courbe de nuque, transcrits musicalement par un violoncelle ou un piano caressant. Les Anglaises ressortent aussi leur batterie de claviers, Farfisa en tête, qui les font ressembler à Stereolab (The Greater times). La voix de Verity Susman, on l’avait presque oubliée après Axes, évoque grandement celle de Laetitia Sadier, entre fausseté (parfois pénible il faut le dire) et détachement aristocratique. Electrelane a peut-être trouvé son bon équilibre.

denizor
7
Écrit par

Créée

le 31 août 2015

Critique lue 105 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 105 fois

D'autres avis sur No Shouts, No Calls

No Shouts, No Calls
denizor
7

Critique de No Shouts, No Calls par denizor

Après le pétard mouillé Axes, radicalisation de leur musique, encensé par les uns, honni par les autres, on pouvait se demander dans quelles directions allaient se réfugier les 4 de Brighton...

le 31 août 2015

Du même critique

36 quai des Orfèvres
denizor
2

Critique de 36 quai des Orfèvres par denizor

Ce film est un imposture. Au moment de sa sortie, la production avait capitalisé sur le passé de flic d'Olivier Marchal pour nous vendre le film comme "ultra réaliste", montrant de l'intérieur les...

le 1 févr. 2016

13 j'aime

4

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime