chronique écrite en 2004
Dans une année formidablement belge, Arne Van Petegem pourra faire figure de grand vainqueur de l'ombre. Déjà producteur d'un des plus réjouissants albums électro-pop de l'année (Miami de The Go Find), il revient cette fois sous son pseudo de Styrofoam nous donner une nouvelle preuve de son talent. La liste des invités nous renseignera et sur la qualité de Nothing's lost et sur le spectre musical proposé par Van Petegem. Valerie de Lali Puna, Markus Acher de Notwist, Bent Van Loy de Das Pop, Ben Gibbard de Postal Service… Styrofoam c'est une signature du label Morr, classique et forcément bon. Habillage electronica parfait, esprit pop permanent (Ticket out of town proche de Prefab Sprout). Le charme opère toujours avec souvent en sous-texte une belle mélancolie (le piano sur Your eyes only). Parfois, Arne Van Petegem se laisse aller à plus de facilité, faisant néanmoins de Anything un hymne aussi revigorant que The end has no end des Strokes On n'est plus vraiment étonné (les groupes respectifs des invités présents ont tracé la voie), même si Arne Van Petegem essaye un peu de contrecarrer cette impression : Alias du collectif Anticon vient donner du micro sur Misguided pour un résultat plus proche du premier Archive que de Hood (plus subtil dans l'exercice). Reste à évoquer Front to back, dansant par des moyens non putassiers, pop naturellement et profond dans le fond. Différents niveaux de lecture, pour un résultat atteint par peu d'artistes et qui fait tout l'intérêt intrinsèque de Styrofoam.