Avec un nom pareil, il était dit que la musique d'Ulan Bator viendrait d'ailleurs. c'est ce que les français emmené par Amaury Cambuzat se sont évertués d'exprimer à travers 4 albums. Les voilà donc de retour avec un cinquième opus baptisé "Nouvel air", leur plus accessible à ce jour. Oublié la noise experimentale du début ou le climat post-rock de "Végétale". Ulan Bator se démocratise petit à petit...et rencontre ici Robin Guthrie (ex Cocteau Twins et boss de Bella Union) pour le mixage de leur album. L'Ecossais fond l'univers des Français dans un camaïeu brumeux et rend diffus les contours musicaux du quatuor. Encore plus que pour les Cocteau Twins, on pensera aux ambiances cotonneuses et aux structures complexes des Pale Saints. C'est sur ses titres les plus longs qu'Ulan Bator livre ses meilleurs morceaux (Airlines, Terrorisme érotique, Geisha Paname), ceux où le groupe a le temps d'installer une atmosphère riche en variations climatiques.Il est aidé ça et là d'un violon, d'un saxo ou d'un Rhodes. La musique de Ulan bator est riche et mérite cet écrin-là. Comparativement, on sera déçu par les titres les plus directs, les plus rock (Atmosphère). Autre atout de "Nouvel air", la voix. Apparue récemment dans l'univers d'Ulan bator, c'est une voix grave, venant du plus profond de l'intérieur des corps ; une voix qui brille par sa retenue et fait tour à tour penser à Philippe Pascal (certains titres sonnent très Marc Seberg), à Jean-François Coen (Merci X faveur) ou encore à Rodolphe Burger (Geisha Paname ). On pourra peut-être préférer la position plus radicale d'un Dirty Three , mais cet album est un savant compromis entre recherche musicale et format chanson ; entre son actuel et réminiscence fin 80's.