Une très bonne surprise avec cet album de la part d'une artiste qui jusque là m'avait toujours un peu déçue. Elle me semblait bien souvent en deçà de ce qu'on pouvait attendre d'elle. Trop souvent dans les effets de voix excessifs ou les arrangements faciles. L'impression qu'elle a bien souvent cherché à en faire des tonnes pour mieux s'imposer. J'avais toujours regretté cette addiction au décrochage de mâchoire crispant et au vibrato appuyé sans fin dans la voix. Jamais pu écouter un album entier sans me lasser.


Ici on est en face d'un blues très soul, mais pas seulement. Et surtout l'impression qu'enfin, rien n'est forcé. Les morceaux s’enchaînent naturellement sans que ne vienne l'ennui ni la lassitude. Peut-être parce que Copeland se paie le luxe d'aller fureter aussi bien du côté du rock que de la country sans sourciller, tout en maintenant une grande cohérence sur l'ensemble d'un album assez court (merci aussi pour cet effort de concision !).


Un premier morceau-titre qui a de quoi impressionner... Quelle énergie rock ! J'ai bien eu peur d'être déçu tant la barre était placée haute. La voix de Copeland est enfin maîtrisée, contenue, pour mieux exploser à souhait quand nécessaire. Evidemment elle ne prend pas beaucoup de risque sur certains autres morceaux. Par exemple le parfaitement soul I Feel A Sin Coming On. Force est de reconnaître qu'il y a un sacré feeling (comme on dit pour faire bien le milieu...). Elle parvient cependant à sortir en 2015 une petite pépite qui répond aux standards du genre (standards des 60's s'entend) : notamment grâce à des cuivres terriblement "attendus" mais drôlement efficaces. Devil's Hand propose d'ailleurs lui des cuivres tout en souplesse, omniprésents mais discrets à la fois, qui changent un peu la donne dans le genre. Des guitares rythmiques presque classic rock (comme sur The Battle Is Over) assurent la cadence avec une section rythmique assez irréprochable (Faut dire que c'est pas n'importe qui derrière). Les solos de guitare sans être hyper techniques, et ce n'est surtout pas ce qu'on leur demande, assurent leur rôle à merveille sans fatiguer l'oreille. Ici encore en fin de compte beaucoup de retenue. On regrettera quelques incursions un peu trop gospel dans la voix comme sur Long As I See The Light ou le Help The Poor final qui rappellent à nous soudainement le côté dégoulinant des albums précédents. Mais on pardonne : Pas facile de devenir totalement sobre en quelques albums. Le petit cadeau bonus, excusez du peu : reprendre ZZ Top avec Billy Gibbons à la guitare.


Allez on valide : un album bien facile à écouter. Et c'est un compliment.

TomLedbetter
7
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le 17 févr. 2016

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