Eternal Tears of Sorrow, ou EToS, est un groupe finlandais, et cela signifie beaucoup. La Scandinavie étant la terre natale de tout un pan de la musique metal, le sextet en a profité pour sortir une musique hybride, à la croisée du doom, du death, du gothique et du symphonique. Alléchant, n'est-ce pas ? Sur le papier, oui. Dans les oreilles, pas toujours. Si Before the Bleeding Sun avait inauguré un nouveau départ apprécié dans la discographie du groupe, Children of the Dark Waters était une âpre redescente. En février dernier, Saivon Lapsi sort chez nos disquaires, et toutes les attentes, tous les espoirs se dirigent vers lui.

Malheureusement, il n'y a pas de quoi hurler au génie. L'album nous présente un panorama des diverses tendances qui influencent EToS. Un peu de doom avec Kuura et Dance of December, de l'indus avec Bloodstained Sea, et beaucoup de sympho sur Sound of Silence et Angelheart, Ravenheart. Là où on aurait pu s'attendre à un mélange de tous ces courants, ce qui aurait été mille fois plus intéressant, on se retrouve ici avec une collection de vignettes musicales qui nous montrent que si les Finlandais veulent faire du Children of Bodom (Legion of Beast) ou du Nightwish (Dark Alliance, non mais les gars, vous pensiez vraiment qu'on ne vous aurait pas grillé avec votre petite mélodie cirquesque, hum ?), et bien ils le peuvent. En soit, ce n'est pas mauvais. Mais cela manque d'une petite touche EToS, celle qui nous avait illuminés sur Before the Bleeding Sun.

Malgré tout, l'album est sympa à écouter et dispose de très bonnes mélodies. Finlandais oblige, on se retrouve quand même avec des morceaux qui entraînent (comme The Day, à coup sûr un super morceau en live, ou encore le trépident Beneath the Frozen Leaves) mais aussi des chansons qui touchent. Par exemple, Sound of Silence est à mes yeux l'une des petites pépites de cet album. Pourtant, le clavier des premières secondes laisse présager une jolie daube. Heureusement, les voix de Jarmo Kylm et de Miriam Renväg (Ram-Zet) nous touchent dès qu'elles se font entendre et cette montée en puissance ! De quoi vous filer des frissons, vraiment. Enfin, cerise sur le gâteau, l'acte III d'Angelheart, Ravenheart conclue, comme ce fut le cas sur les deux albums précédents, ce Saivon Lapsi. Une fin à la fois tourmentée et magistrale, qui permet de faire passer l'ennui qu'on a pu parfois ressentir à l'écoute de cet album.

Oui, je me suis de temps en temps ennuyée. D'accord, Eternal Tears of Sorrow nous fait voyager entre divers types de metal, mais les morceaux n'ont pas vraiment de relief. Par moments, le groupe sortira la grosse artillerie, puis le tout retombe comme un soufflet sur le titre suivant. Pour moi, Saivon Lapsi est bien meilleur que son prédécesseur, aucun doute là-dessus. Mais ceux qui veulent retrouver la saveur d'un Before the Bleeding Sun ne seront pas rassasiés par le présent album. Désolée...
Nolwenn-Allison
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le 9 mai 2013

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