Mise à jour de l'application et du site. On vous en dit plus ici.

Separate Chambers
-
Separate Chambers

Album de Contriva (2006)

Voilà bien le genre d’album pour lequel on se précipite les yeux fermés. Le label Morr music y est pour beaucoup mais aussi la présence de Masha Qrella dont le surprenant premier album avait enchanté 2005. Contriva est son nouveau projet et le nom Separate chambers laisse supposer que cela sensiblement différent (et ça l’est, l’album étant essentiellement instrumental). Le premier Good to know laisse présager quelques surprises : un instru organique, tendance post-rock pour faire simple, avec les distorsions idoines mais une guitare lead avec un vibrato à la Shadows vient mettre un peu de piment dans une construction de bon goût mais assez classique. La suite commence sur une basse appuyée post-punk et renvoie plutôt aux instrumentaux arty des années 80 (Cure, Dif Juz). Car c’est bien là que réside la fraîcheur de Contriva, une musique qui assume pleinement quelques uns de ses ingrédients dans des références d’avant Tortoise pour le rock et Notwist pour la pop.


La discothèque de Contriva doit être vraiment étendue et leur ouverture d’esprit large, chaque morceau apportant quelques nuances nouvelles au précédent. Before nous ramène la voix de Masha Qrella pour un morceau typique de l’école allemande (avec néanmoins une mélodie à la Ivy et un riff Pixies-ien). Say Cheese a le côté atmosphérique des BO de Morricone ou Mancini, le groupe allemand étant doué tout au long de l’album pour créer des ambiances cinématiques (Centipede et ses accords jazz aurait pu se retrouver sur le dernier NLF 3 trio). Number me a l’évidence d’un bon titre mélodique des Smiths. Quant à Bluebottle, il restitue l’esprit lo-fi de Folk Implosion. Ce ne sont là que quelques exemples, Contriva gardant chaque fois la substantifique moelle des références qu’il pointe du doigt, sans rendre aride sa musique. Derrière sa façade habituelle, connue et appréciée des productions Morr music, Contriva cache un cœur qui lui est propre.

denizor
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Made in Germany - avant-garde pop

Créée

le 3 sept. 2015

Critique lue 22 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 22 fois

Du même critique

36 quai des Orfèvres

36 quai des Orfèvres

le 1 févr. 2016

Critique de 36 quai des Orfèvres par denizor

Ce film est un imposture. Au moment de sa sortie, la production avait capitalisé sur le passé de flic d'Olivier Marchal pour nous vendre le film comme "ultra réaliste", montrant de l'intérieur les...

Oiseaux-Tempête

Oiseaux-Tempête

le 10 janv. 2014

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

Pain Is Beauty

Pain Is Beauty

le 28 oct. 2013

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...