Groupe atypique de la New Wave Of British Heavy Metal, Girl se forme en 1979 à l’instigation de Phil Lewis, Phil Collen et Gery Laffy. Rapidement remarqué, le groupe est signé par le label Jet Records qui lui offre la possibilité d’enregistrer un premier album d’où sera extront deux 45 tours. Le groupe est produit par Chris Transgarides qui parvient à capter l’énergie si particulière de ce groupe de glam rock dont les morceaux transportent l’auditeur dans un monde coloré, aux ambiances si différentes d’un titre à l’autre. Ainsi, Sheer Greed débute par un heavy rock enjoué, le bien nommé « Hollywood Tease » qui s’appuie sur un riff tourbillonnant et la voix envoutante de Phil Lewis. Avec ce mélange de hard rock et de glam, que viennent éclairer les solos de Phil Collen, Girl prouve qu’il se présente comme l’un des meilleurs espoirs de cette scène naissante. Avec la même énergie, « Doctor Doctor » propulse le heavy glam du quintet vers les sommets. Le son est excellent, les mélodies soigneusement ciselées et le refrain irrésistible. Soutenue par des chœurs efficaces, la voix éraillée de Phil Lewis convient parfaitement au style. Il en va de même pour le rapide « What's Up ? », teinté de punk rock et de jazz rock, qui voit la basse de Simon Laffy se tailler la part du lion. Le punk s’est aussi posé sur les fonts baptismaux de « Lovely Lorraine » auxquels s’ajoutent des éléments plus amusants et dansants.
En complément de ces morceaux rock, Girl sait jouer avec les rythmes, et même s’en servir pour saisir l’auditeur à la gorge. « The Things You Say » se veut lancinant, lorsque « Passing Clouds » emprunte sa rythmique au reggae pour le plus grand étonnement du fan de metal. Tout aussi étonnantes sont les ambiances orientales sur « Strawberries » qui montrent que le groupe ne s’impose aucune limite. Envoutante et pétrie de groove, cette chanson donne envie de taper du pied, tout en se laissant porter par la voix de Phil Lewis.
Girl aime jouer avec les rythmes. « Little Miss Ann » mêle riff rock, groove glam metal qui annonce Mötley Crüe et refrain entraînant, tandis que « My Number » renverse tout sur son passage avec cette voix déformée, ces chœurs qui lui répondent et cette guitare qui assène ses riffs distordus. Un grand moment ! Le quintet est aussi capable de composer de vrais hymnes glam comme le sautillant « Take Me Dancing » qui n’a rien à envier aux chansons de Slade et de Sweet. Avec ces morceaux, on saisit l’essence même de Girl qui est un groupe inclassable, capable de faire aimer n’importe quel genre à des amateurs de rock, de punk et de metal. Pour couronner le tout, le groupe ose reprendre le « Do You Love Me » de Kiss en se l’appropriant. Une vraie réussite qui achève de convaincre les sceptiques.