** Cinquième Symphonie **
Seul le premier mouvement est généralement connu du grand public, et ce n'est pas un hasard. Une expérience de la violence maitrisée, de la fureur transformée en beauté ! Avec toujours cette pointe de mélancolie, inhérente à Beethoven, qui apparait pleinement durant quelques secondes avec les hautbois, mais qui parcourt le premier mouvement et lui confère cette grâce toute particulière, cette étonnante fragilité dissimulée dans la colère. Un chef-d'oeuvre, point !
Le mouvement suivant ramène le calme mais sonne tout aussi ample et majestueux. Le thème se réduit à un leitmotiv qui rappelle une version plus lente du célèbre "Ainsi parlait Zarathoustra" de Strauss. Plagiat, plagiat... (de Strauss, forcément) ? Le troisième mouvement, puissant, est lui aussi surtout reconnaissable par un leitmotiv très percutant mais il n'y a pas vraiment de thème. Enfin, le quatrième mouvement propose un splendide thème de film d'aventures, des années avant l'invention du cinéma ! Ecoutez-le, vous serez surpris par sa modernité !

8/10


**Sixième Symphonie**
Un matin de printemps, à la gloire du monde ! Ainsi commence la symphonie que Beethoven dédia à son amour de la nature. Ce premier mouvement est la musique la plus optimiste que j'ai jamais entendue. Le motif extatique est aussi obsessionnel que celui de la colère pour la Cinquième: tout est possible, les ombres du passé, toujours présentes, ne font que nourrir la perfection de cette lumière musicale. Alors on cesse de geindre, et on danse que diable ! Pureté, lumière, beauté. Au moins quelques minutes dans une journée...
On retombe d'un cran pour le reste, mais on reste dans un tableau champêtre, avec des notes qui font aussi office de bruitages, presque comme dans un dessin animé ! On se repose un instant au bord de la rivière, on danse avec des campagnards à une petite fête improvisée, on est brutalement interrompus par un orage (musicalement très réussi !) avant de terminer sur un dernier mouvement qui célèbre le soleil retrouvé après la pluie. Et l'auditeur peut tranquillement emporter avec lui cette bonne dose de sérénité avant de retourner aux tracas quotidiens...

8/10

Amrit
8
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le 8 janv. 2016

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