chronique écrite en 2002


Le fruit de la rencontre musicale entre deux francs-tireurs français aura donc mis du temps à sortir. Raison commerciale (le retour de Dominique A chez Lithium) ou musicale ? Nous ne saurons pas et puis peu importe, le disque est enfin là. Il est difficile de l'appréhender d'ailleurs. Un premier titre, en forme de single et limite plagiaire de Beck ("Dirty Food"), un deuxième entre pop sixties, easy listening et espagnolade. Ce début a de quoi déconcerté sans vraiment séduire : on n'imaginait pas forcément ainsi la collaboration des ces deux artistes. La suite est plus prévisible mais en même temps plus intéressante : différentes relectures de l'esprit Dominique A. Version piano bastringue et electronica minimaliste pour "Contre-jour" ou programmation répétive et riffs western sur "J'enterre la pluie", l'esprit aride de Dominique est toujours restitué. Le travail d'Oslo Telescopic devient celui d'un grand couturier entièrement dévoué à son mannequin-vedette : il le drape de tissus originaux dans des formes nouvelles. A vouloir essayer, Oslo Telescopic concoit des tenues idéales pour la morphologie si particulière de son modèle ("Violente" , "Les Yeux de l'amour"). Parfois, la séance de relookage marche aussi à l'envers et Dominique A. donne envie à Oslo Telescopic d'épurer sa musique. Rythmique de guitare malingre, complainte d'un Theremin et choeurs habités mais discrets et "Hveragardi" se réduit à l'essentiel sans en être appauvri. Disque étonnant, foisonnant d'idées d'arrangements derrière un aspect rêche... mais à ne pas mettre entre des oreilles dépressives

denizor
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le 3 sept. 2015

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