Premier album et premier chef d'oeuvre...
Alors qu'ils se sont déjà fait interdire de jouer au Whisky-a-Gogo de Los Angeles, les Doors lancent leur carrière studio avec un album très sobrement appelé The Doors. Véritable best-of avant l'heure, le disque contient un certain nombre de titres pour le moins mythiques.
Dès le début, Break On Through donne le tempo : une batterie peu commune, des lignes de clavier psyché et de la provocation ("she gets high") avec la puissante voix de Morrison. Deuxième titre et deuxième morceau de légende : Soul Kitchen, véritable ode à la fête permanente et aux lendemains qui déchantent. Morrison abandonne ensuite la provocation pour nous faire part de tout son romantisme, sur la musique lancinante de The Crystal Ship tout d'abord, puis sur la plus rythmée Twentieth Century Fox, dédiée à sa girlfriend Pamela Courson.
Derrière ce premier carré d'as, l'album ne perd pas en rythme, avec la célèbre reprise d'Alabama Song de Brecht avant d'enchainer immédiatement sur le single qui propulsa les Doors en haut de l'affiche : Light My Fire avec ses 8 minutes intenses, ponctuées par un solo d'orgue puis de guitare pour clôturer avec brio la première partie de l'album.
La deuxième partie baisse un peu en intensité, ce qui est normal au vu de tous les efforts déployés sur les six premiers morceaux. La fin du disque oscille entre rock (Back Door Man) et poésie (End Of The Night) sur un fond très bluesy avant d'atteindre le bien nommé morceau final : The End. Véritable monument, The End nous emmène au plus profond des rêves camés de Morrison et toute sortie s'avère très difficile dans une ambiance à la fois mystique et malsaine.
En bref, cet album est un indispensable, un savant cocktail de blues et de psyché qui évite de tomber dans les clichés hippies de l'époque : un véritable best-of avant l'heure.
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