The Soft Parade
6.8
The Soft Parade

Album de The Doors (1969)

The Soft Parade, quatrième album des Doors, est définitivement le moins bon opus de ce groupe mythique qui tient une place toute particulière dans mon imaginaire. Tout concourrait à un relatif désastre. Déjà cette idée de rajouter des cuivres et des violons laisse perplexe, mais après tout, pourquoi pas... Surtout, le caractère massacrant d'un Jim Morrison démotivé avait exacerbé les dissensions entre les membres du groupe, altérant considérablement leur « ferveur » dans l'écriture des différents titres. Au final peu impliqué et déçu par les compositions de Robbie Krieger, le Lézard Roi bougon exigea qu'apparaisse sur la pochette de l'album le nom des compositeurs pour chaque chanson (alors qu'auparavant, l'union sacrée impliquait que l'ensemble de l'album soit signé « The Doors »).


Robbie Krieger seul aux manettes, des titres franchement moyens parsèment l'album. « Touch Me » ou « Tell all the People » passent encore quoique mollassons, mais d'autres comme « Runnin' Blue » ou « Wishful Sinful » sont tout simplement incompréhensibles de pauvreté par rapport à ses productions antérieures (Ou est passé la puissance de « Light My Fire » ou de « Spanish Caravan » ?). Restent les titres composés par Jim Morrison comme « Wild Child » ou « Shaman's Blues » qui valent le détour, sans titiller pour autant les sommets...


Ce qui fait que je réécoute encore cet album reste le titre final éponyme The Soft Parade. Dernier morceau fleuve des Doors, c'est également le mal aimé, par rapports aux incantatoires « The End » ; « When the music's over » ou « Celebration of the Lizard ». Il est pourtant pourvu de la structure la plus complexe des quatre, baroque au possible, jouant sur des alternances de rythme et de mélodies audacieuses, et pourvu de paroles dépeignant le désabusement total de Jim Morrison, en quête d'un refuge face à une illusion de bonheur qui de toute évidence le débecte. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est mon préféré, mais il n'a pas du tout à rougir par rapport à ses prédécesseurs.


Suite à ce semi échec, commercial comme critique, qui voulait encore surfer sur des mécanismes musicaux similaires à Strange Days, les Doors prendront un virage plus rock blues magnifiquement négocié dans Morrison Hotel. Comme quoi il faut se planter pour ensuite sortir un chef d'œuvre.

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le 4 juin 2012

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Hypérion

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