Together Alone
6.4
Together Alone

Album de Alex Hepburn (2013)

Découvrir un artiste avant même son gros boum radiophonique et/ou médiatique, c’est toujours un peu une fierté. Malheureusement, voilà bien quelque chose qui n’arrive pas tous les jours. Cela m’est même arrivée seulement deux fois dans toute ma vie d’audiophile. Comme quoi, on a beau avoir les oreilles volages, elles ne peuvent pas être au fait de tous les commérages. La première fois que ça m’est arrivée, c’était avec un dénommé Luc Arbogast, démocratisé via je ne sais plus quel télé-crochet fadasse. Je me souviens l’avoir découvert des années avant son passage télévisuel, lors d’une fête médiévale, lieu somme toute logique pour un artiste donnant dans le vocal castrat sous fond de musique folk moyen-âgeuse. Et encore plus que derrière les caméras, se délecter de la voix de cet homme encore anonyme sous son plus simple apparat, à l’air libre, sans même avec un seul micro et autre dispositif amplificateur, était tout simplement bluffant. Mais outre cette petite anecdote, c’est plutôt la seconde fois qui nous intéresse aujourd’hui puisque je vais vous parler d’Alex Hepburn. Point de rencontre au détour de charmantes rues pavées – même si honnêtement, ça aurait été là encore une belle découverte de la voir jouer sur la terrasse d’un bar mal famé en pleine fête de la musique – je dois ma découverte préliminaire aux joies d’internet. Mais même si j’en ai une petite fierté au coin du cœur, je ne vais pas non plus quémander l’honneur car c’était très loin d’appartenir au rang de la prouesse inespérée. Si son premier véritable album, Together Alone, est sorti l’année dernière, cela ne fait pas moins de deux ans que la vocaliste le prépare. Et à la major à ses basques, Warner, de ronger son frein en attendant de le voir fin prêt dans son bureau. Tellement d’ailleurs que le buzz a fini par se faire davantage autour d’internet, les passages en radio s’étant vraiment fait à la veille de la sortie dudit disque.

Un véritable martèlement d’ailleurs. Parce qu’honnêtement, si vous avez eu l’occasion d’allumer la radio sur une grosse station nationale de la bande FM ou même uniquement la télévision sur les émissions de clips musicaux, voire en fond sonore d’émissions à la con de la vie quotidienne d’on ne sait quel névrosé présenté comme monsieur et madame tout-le-monde, il était bien difficile de passer à côté d’un certain « Under », titre pop, originellement émotionnel, interprété via une voix écorchée (la comparaison première à Janis Joplin est la plus évidente) aux vieux relents de soul. Malheureusement, trop tue le trop et la boucle est bouclée : même si au démarrage, on était parcouru de frissons par ce titre où l’on sent par ailleurs une touchante sincérité émanant de sa génitrice, les poils de bras finissent par redescendre afin de laisser place à une certaine indifférence. Éventuellement de l’agacement. Et lorsque l’on prend Together Alone avec tout plein de bonne volonté et d’espoir sur la découverte d’un bon nouveau talent par-delà son aspect commercial, accessible et clairement orienté radio et que l’on voit que ce n’est pas une piste qui est consacrée à « Under » mais bien deux vu qu’on a le droit également à sa version Radio Edit, on se retrouve quand même bien blasé. Parce que là, c’est le genre de remplissage qu’on voyait dans les disques pop d’il y a dix ou quinze ans ! Je sais que le format single est quelque peu révolu – c’est souvent dans ce format où l’on deux ou trois versions différentes du même titre, au cas où on n’en avait pas assez – ce n’est pourtant pas une raison d’inclure ce genre de bonus d’une inutilité affligeante à un album complet. Surtout que la vocaliste a bien d’autres morceaux dans ses cartons, que ce soit de simples reprises ou même titres originaux. Je pense notamment à un certain « Stop Fucking Around », sorti originellement sur un EP uniquement en format numérique en 2012, qui avait largement ce qu’il fallait pour s’intégrer dans ce premier opus. Mais allez savoir, petite censure de la part de Warner très certainement à cause de son intitulé, il ne se retrouve relégué qu’à la méchante place des abonnés absents. Vraiment dommage, elle rendait franchement bien cette fucking piste. [...]

La chronique entière figure sur mon blog, n'hésitez pas à aller y faire un tour !
Margoth
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le 13 avr. 2014

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