chronique écrite en 2002
Collection d’Arnell-Andrea est un groupe culte, méconnu de la plupart mais adulé par un noyau dur de fans. Dans une mouvance Heavenly, pas si éloigné de Dead Can Dance ou Cocteau Twins, ce groupe de Gien n’en finit pas de persévérer, fidèle à sa vision d’une musique littéraire et affectée. Dans cette déjà longue carrière faîte de 6 albums parfois un peu datés, retenons « Villers-aux vents », album entièrement dédié à la guerre de 14-18 et point d’excellence de ce combo atypique. Avec ce nouvel opus, Collection pousse un peu plus à l’extrême son concept en proposant un album tout acoustique ; mieux , arrangé de manière classique (entendez, trio à cordes, piano et voix). 7 nouveaux titres, 7 anciens réarrangés et pourtant une unité remarquable. La musique, vous l’aurez imaginé, se rapproche ici plus des compositeurs français de la fin du 19è, début 20è (Chabrier, Franck, Fauré ou encore Ravel) que de la pop. Et le phrasé de Chloé St Liphard, parfaitement en accord avec les arrangements, la rapproche plus de Mady Mesplé que de Lisa Gerrard. « Tristesse des Manes » devient donc la bande-son idéale pour ressortir de son placard d’adolescent «le Spleen de Paris » et pour aller s’étendre au bord d’une rivière. Cette nouvelle formule devient le meilleure écrin pour révéler le talent de Collection, toujours aussi sensible et littéraire. Leur meilleur album à ce jour, qui à coup sûr vieillira aussi bien que le bon vin.