Si l'on connait suffisamment le Alan Parsons Project, on oublie souvent qu'Alan Parsons a entamé une carrière solo après la séparation du groupe. Solo en réalité est un bien grand mot, car mis à part l'absence de Eric Woolfson, son compagnon de route pendant plus de 10 ans, on retrouve la quasi totalité des musiciens ayant officié dans le Project (dont d'ailleurs une bonne partie compose les morceaux de ce disque). De plus, il garde cette même particularité inhérente à ses anciens albums, à savoir la multiplicité des chanteurs. Cependant, aucun de ceux n'ayant participé aux albums de APP n'est revenu, ce sont donc de nouvelles voix qui viennent garnir cet album.
En résumé, la principale - et quasi seule - différence entre le Project et les albums solo de Parsons, c'est le fait que Woolfson n'est pas présent à l'écriture. Pour autant, ça n'handicape pas particulièrement la qualité globale de l'album.


On sent dès les premières notes de celui-ci qu'on est dans les années 90, le son est clair et en même temps, il possède certaines sonorités assez électroniques typiques de ces années-là. Ainsi, la première chanson "The three of me" démarre avec une introduction tantôt planante, tantôt forte, avant que ne se lance la partie chantée par David Pack, très inspirée et assez puissante, le tout mâtiné d'imposantes parties instrumentales. "Turn it up" est quant à lui un titre beaucoup plus planant et pourtant pop qui respire la sérénité du fait de certains sons très océaniques. Ce morceau est chanté par Chris Thompson et c'est l'un des plus emblématiques de l'album. On reste également dans le domaine de la pop avec "Wine from the water" déjà légèrement plus dansant et toujours agréable, chanté par Eric Stewart.
Grande spécialité du temps du Alan Parsons Project : les titres instrumentaux, et force est de constater que la perte de son compagnon n'a pas empêché Parsons d'en enregistrer. "Breakaway" est un instru dans la plus pure tradition du Project, avec sa rythmique entraînante portée par le saxophone, instrument privilégié par le duo dans le passé . Petite particularité à noter, la présence depuis l'album "Eve" d'une chanteuse sur un disque de Parsons, Jacqui Copland chante donc le long morceau qu'est "Mr Time", une très grande réussite transcendée par la voix envoûtante de la chanteuse et la batterie palpitante.
Deuxième instrumental du disque, "Jigue" rend hommage à ce genre comme on peut s'y attendre tout en le modernisant, en témoigne la présence remarquée de la guitare électrique et de la guitare acoustique s'octroyant chacune un passage solo.
On revient dans un registre pop avec le très bon "I'm talkin' to you" chanté par David Pack qui maitrise parfaitement sa partie chantée sur ce morceau plein d'entrain. Entrain qui va retomber tout de suite à l'écoute du morceau suivant, "Siren song" est une ballade planante forgée dans le même métal que les anciennes labellisées APP, telles "Day after day" sur "I Robot". "Dreamscape", l'instrumental qui suit offre d'ailleurs une transition toute trouvée puisque qu'il s'agit d'un morceau très épuré, apaisant, planant et réconfortant, un très bon moment de plénitude en somme.
"Back against the wall" est chargé de nous réveiller avec son intro qui monte, qui monte avant de nous frapper avec la voix de Chris Thompson accompagnée de la batterie et des riffs de guitare en fond qu'habillent finalement un somptueux passage orchestral.
"Re-jigue" est le dernier instrumental de l'album et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un morceau court mais ambitieux, les instruments de l'orchestre offrent une performance de toute beauté dans une sorte de joute musicale ou chacun s'impose évoquant bien entendu le caractère médiéval de la chose.
Enfin, "Oh life" est une ballade très réussie, chantée également par David Pack, qui clôture le disque de manière très honorable, notamment grâce à son passage orchestral assez émouvant.


Finalement, ce premier disque solo de Parsons est relativement semblable à ce qu'il avait pu faire auparavant dans le Alan Parsons Project, tout en se renouvelant, notamment en ce qui concerne les mélodies et les sonorités de certains instruments et morceaux. En d'autres termes, un disque dans la continuité de ce qui s'était fait jusqu'alors tout en s'adaptant à l'époque. Un bon cru que ce "Try anything once".

TheNetoFox
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le 13 oct. 2014

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