Alors que cet album éponyme sort aux Etats-Unis, il nous est paru indispensable d’évoquer le renouveau de l’un des groupes les plus prometteurs de la New Wave Of British Heavy Metal qui, en dépit des méandres de sa carrière et d’un réel succès qui l’a fui, poursuit son chemin pour le plus grand bonheur de ses fans.

Car quatre ans après Ambush, Tygers of Pan Tang revient avec son meilleur album depuis Spellbound (1981), en faisant évoluer son heavy metal vers un hard rock, bourré de groove, de funk et de blues, dont on trouvait déjà les prémices sur son œuvre précédente. Oui, mais voilà, après le coup d’essai de 2012, ce groupe de vieux briscards transforme tout cela en véritable chef d’œuvre. Toujours mené par l’infatigable guitariste Robb Weir, ultime rescapé des débuts, les Anglais nous délivrent onze petites pépites qui raviront les fans du groupe et ceux de metal racé.
Dès « Only The Brave » qui ouvre les hostilités, l’auditeur est entraîné par les riffs tourbillonnants qui annoncent le chant de Jacopo Meille. Avouons-le immédiatement, depuis John Deverill, le groupe n’avait pas vraiment eu de chanteur à la hauteur, lorsque ce n’était pas une catastrophe, comme lorsque je les avais vus au Raismesfest en septembre 2004. Enfin mené par une voix capable d’enchanter l’auditeur : l’émouvante ballade « The Reason Why », de donner du groove aux chansons : « Glad Rags » qui donne envie de taper du pied, ou de leur apporter une indéniable puissance : le speed « Never Give In » et le heavy « Do It Again » qui nous ramènent trente ans en arrière mais avec un son actuel, Tygers Of Pan Tang peut enfin donner toute la mesure de son talent.
Sûr de son talent et appuyé sur des certitudes qui font plaisir à entendre, le groupe se fend même d’une reprise totalement réussie du « I Got The Music In Me » de Kiki Dee, à qui il donne une cure de jeunesse et une puissance que le morceau ne possédait pas à l’origine. A l’opposé de ce funk metal entraînant, Tygers of Pan Tang délivre également des titres plus lourds comme le superbe « The Devil You Know » ou le sombre « The Blood Red Sky » qui puisent dans l’histoire du groupe en nous rappelant le magnifique et dangereux Spellbound, et qui se conclut sur un hurlement de tigre.

DenisLabbe
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le 11 sept. 2020

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