Vessel States par denizor

La chronique du premier opus de Wilderness se terminait ainsi :" à la longue cela devient un peu systématique". C'était il n'y a pas si longtemps, fin novembre 2005. Le groupe de Baltimore prend donc le risque de lasser en sortant déjà un deuxième album. La musique de Wilderness ne change pas ou plutôt se radicalise encore plus. La voix de James Johnson déclame toujours à la manière de John Lydon de P.I.L, se posant comme bon lui semble sur les toiles dessinées à gros traits par ses comparses. Plus de "single potentiel" mais un trip éveillé parcourant un album au premier abord uniforme mais magnifié par des passages racés, des envolées irrésistibles où les Américains trouvent le bon tempo. Wilderness atteint dans ces moments sa vraie plénitude, mais joue fréquemment avec le feu ; celui de ne plus vraiment distinguer un titre par rapport à un autre, celui de devenir redondant, celui d'ennuyer un peu son auditoire. Peut-être les grands moments du disque sont à ce prix et ressortent d'autant plus face à une impulsion un peu répétitive. Avec Vessel states, les portes de la perception se brouillent, ce qui doit être le résultat escompté et qui fait de Wilderness un groupe assurément taillé pour le live. Sur disque, c'est sûr cela risque de rebuter certains plus enclins à préférer le formatage post-punk d'Interpol. Mais tentez l'expérience, cela vaut peut-être le coup !