A l'époque, les Arctic Monkeys soufflaient un vent de fraîcheur sur le rock. La jeunesse, la fougue ; leur musique semble presque repartir de zéro, compilant 50 ans de rock d'une manière très personnelle et sans tomber dans la citation. Il est indéniable que "Whatever..." est un album marquant, bien plus à mon sens que ceux de leurs collègues The Libertines à la même période. Presque chaque morceau est un hit et il y a des trouvailles qui pousse chaque chansons un peu plus loin malgré l'aspect dépouillé, brut, de ce premier album. Mais alors qu'est-ce qu'il cloche ? Eh bien, il suffit de revenir dessus quelques années plus tard et de se débarrasser de tout élan nostalgique pour se rendre compte des failles. Déjà à l'époque j'avais été déçu par la production très propre voir générique pour un groupe de ce style. Ceux qui ont pu écouter les démos de l'album auront remarqué la grosse baisse en puissance et en spontanéité de certains morceaux (Fake Tales of San Francisco, When the Sun Goes Down) au profit d'un son plus clair. Manque de pot, cela fait clairement ressortir le manque de maîtrise général (à part peut-être le batteur). La basse part en retrait et les guitares qui glissent soient trop tôt, soit en retard prennent toute la place. Sans compter les pains. Le tout ressemblant finalement à un enregistrement de repet de luxe pour en groupe encore un peu jeune. Les arrangements manquent en fait de mordant à cause de ces leads omniprésentes qui en perdent leur mordant. Il est dommage que ces morceaux pourtant intéressant et ce style original (mêlant accords pops et mélodies entêtantes sur lesquels se pose un chant presque parlé, entre nonchalance et invective typiquement british, entrecoupé de riffs entonnés par l'ensemble du groupe virant presque dans le punk métal) n'aboutissent pas à une œuvre hors du temps comme on nous la vendait à l'époque, mais plutôt à un moment intéressant de l'histoire du rock sur lequel on manquait peut-être un peu recul.