Enregistrée fin décembre 2009 par Aaron Goldberg et deux amis et collaborateurs de longue date – le bassiste Omer Avital et le batteur Ali Jackson Jr. –. Ces trois jeunes musiciens se connaissent depuis des années, se sont observés sur la scène new-yorkaise et ont joué ensemble de temps en temps. Ils partagent une philosophie musicale, mêlant mélodie, blues et swing dans un style old school, sans être délibérément rétro, et travaillent extrêmement bien ensemble. Le répertoire du disque est un mélange d'interprétations de morceaux – d'Abdullah Ibrahim, Duke Ellington, Mercer Ellington et Thelonious Monk, entre autres – et de compositions originales d'Avital et Jackson. Le jeu de Goldberg est un peu trop fluide et adroit pour le morceau de Monk ; il perd le feeling de « coudes sur les touches » nécessaire pour donner un vrai coup de fouet à la mélodie, et le résultat donne un côté pianistique de restaurant. Mais sur les morceaux d'Ellington et les originaux, il est vraiment dans son élément ; sa sonorité se situe quelque part entre Ahmad Jamal, Red Garland ou Wynton Kelly, un musicien capable de swinguer et de se lancer dans le blues sans jamais tomber dans l'exubérance ou l'excès. Avital et Jackson forment un duo rythmique plus que compétent, menant la musique au moins autant et aussi souvent que le pianiste. Rien de vraiment révélateur ici, les musiciens ne sortant jamais des sentiers battus pendant la majeure partie du disque.