Yod
7.9
Yod

Album de Masada (1998)

John Zorn - Masada – Yod – (1998)


Et voici venir « Yod » le dernier volume de Masada, cette première série sera également appelée « Masada Book 1 ». Je vous avais présenté le « Masada Book 2 : The Book of Angels » et ses trente-deux volumes qui s’étagèrent entre deux mille-cinq et deux mille dix-sept, ainsi que « Masada Book 3 : The Book Beriah » qui contient les onze derniers volumes, sortis en deux mille dix-huit. L’entièreté de ce travail est tout à fait considérable, aussi haut que la montagne de Masada, parfois tout aussi escarpé et insaisissable…


« Yod » s’ouvre méchamment avec le terrible « Ruach » que Zorn incendie et lacère, terrible, efficace et sanglant, pourtant aisément écoutable. Le klezmer est à la fête et « Kilayim » qui suit, pourrait annoncer un nouveau dérapage : secousses, saccades, arrêts fréquents, reprises, bordées furieuses, rien ne va et tout est beau, c’est une des signatures de Zorn l’intraitable.


Très vite arrive « Taltalim » troisième pièce soumise à Zorn le déchaîné, mais cette fois-ci on reste un peu en d’dans, la pièce est lente et se présente comme une ballade, elle offre à Douglas l’opportunité de déployer ses talents sur ce genre de tempo qu’il affectionne, Baron y est tout simplement merveilleux de justesse et Greg Cohen tricote gentiment avec les cordes de sa contrebasse.


« Hashmal » est plus virevoltant et pourrait faire tourner les danseurs, de la musique klezmer presque traditionnelle, c’est vraiment bien ! « Tevel » confirme ce retour vers un certain « calme », du lyrisme en pagaille et le klezmer qui triomphe, on remarque à nouveau que les entrelacs entre l’alto et la trompette ne sont plus aussi significatifs, ni systématiques qu’à d’autres moments.


« Segulah » marque une nouvelle rupture vers un peu moins de conventionnel, et tout s’agite une fois encore, « la tempête après le calme », dit le sage… « Yechida » s’offre comme une sorte de blues-klezmer assez nostalgique, qui s’ouvre lentement et s’énerve un peu en se déployant, le rythme colle au pied et la lenteur moite s’installe dans les interstices, un titre qui sait prendre son temps…


Sur « Tzalim » Joey Baron s’installe et nous régale, « Nashim » également. Puis arrive la pièce la plus longue, qui frôle le quart d’heure, l’hypnotique « Abrakala » qui s’étire et s’ouvre aux impros, cuivre et anche déroulent de longs fils tandis que la rythmique occupe l’espace avec délicatesse… Probablement la pièce la plus « cool » du livre.


Ce dernier se ferme avec le bref « Zevul » qui met un point final joyeux et presque martial…

xeres
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le 26 mai 2025

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