Coltrane signe ici une œuvre-pilier du jazz spirituel, un disque conçu comme une suite en quatre mouvements où l’élan mystique importe autant que la virtuosité. A Love Supreme repose sur une structure très précise, presque architecturale : motifs répétés, crescendos d’intensité, plongées méditatives, éclats d’improvisation. On sent Coltrane en quête d’absolu, tendu vers quelque chose de plus grand que la musique elle-même.
Mais cette ambition, parfois vertigineuse, peut aussi tenir l’auditeur à distance. La ferveur du saxophone, les longues incantations harmoniques et la dimension quasi liturgique du disque donnent une cohérence totale à l’ensemble, tout en le rendant moins immédiatement accessible. C’est un album qui demande disponibilité et adhésion à son souffle mystique — et si celui-ci impressionne, il peut aussi paraître hermétique par moments.
Résumé
Une œuvre majeure, exigeante et ardente, dont la beauté se révèle autant qu’elle se mérite.
🎷 Une ascension spirituelle intense, parfois sublime, parfois difficile à suivre jusqu’au sommet.