Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.
Numéro 6 : Aladdin Sane
Après le succès aussi bien commercial que critique, David Bowie est désormais comme son alter ego, une star. Les deux en sont presque devenus indissociables. Cet alter ego est bien entendu Ziggy Stardust. Dans la continuité de ce succès, Bowie va viser les États-Unis, un pays qui le fascine mais où il n'est pas une personnalité connue.
Toujours accompagné de ses Spiders From Mars, il y enregistra en grande partie son sixième album, "Aladdin Sane". Il y incarne un nouveau personnage, qui est en quelque sorte la face sombre de Ziggy Stardust. Son apparence physique marquera l'inconscient collectif et l'éclair parcourant son visage restera le symbole le plus parlant que nous associerons à l'artiste. L'album en lui-même sera un succès commercial et sera acclamé par la critique, bien que dans une mesure moindre que l'album précédent.
"Watch That Man" ouvre le bal de manière percutante et si efficace. J'y vois tous les codes du glam qui me séduisait tant dans le genre il y a maintenant une dizaine année. Cette grandiloquence et théâtralité musicale propulse directement l'auditeur dans l'ambiance de l'album et le monde que nous propose Bowie dans le disque. Le titre éponyme est le suivant et s'il est plus musicalement plus froid et grave, il y a toujours ce groove et le rythme de la chanson est vraiment particulière car additionnée à la voix fantomatique de Bowie et au jeu de piano totalement fou de Mike Garson. Un vrai bijou. Si les prochains trois prochains titres ("Drive-In Saturday", "Panic In Detroit" et "Cracked Actor") narrent une certaine idée de la débauche avec des paroles et des thèmes plus sombres que ce que Bowie avec jusqu'ici l'habitude d'évoquer, la couleur musicale se veut de nouveau plus claire et festive. Si les deux premières citées sont plutôt des titres aux rythmes moins soutenus mais tout de même entraînants, la troisième est elle beaucoup plus dynamique et l'album retrouve se côté rugueux, bien plus présent que dans le disque précédent, qui le caractérisait dès son premier titre. En tout cas les trois titres sont réussis, "Cracked Actor" en tête. Arrive ensuite le morceau "Time", un titre ô combien important dans mon lien qu'est le mien avec le chanteur. Après "Life On Mars ?", cette chanson a été celle que j'ai découvert de l'artiste. Au début désarçonné par la théâtralité du morceau mais très vite fasciné et conquis. Le Bowie glam dans toute sa splendeur. Peut-être même le glam dans toute sa splendeur. "The Prettiest Star" est quant à lui un vrai petit bonbon, un moment glamour merveilleusement mit en musique. Et quelles notes de Ronson, encore une fois très en forme sur cet album. S'ensuit la reprise "Let's Spend Night Together", totalement réapproprié avec le filtre Bowie qui colle totalement à l'album. Il reste le moment le plus faible de l'album, la reprise n'égalant pas la reprise et la manière qu'à le chanteur d'aborder les couplets ne m'a ici jamais véritablement conquis. Nous ne sommes pas non plus sur une mauvaise reprise, mais disons qu'elle m'a parfois fait oublier à quel point j'appréciais la version d'origine. "The Jean Genie" confirme pour moi le temps faible de l'album, je n'ai jamais réussi à vraiment rentrer dans le morceau, l'instrumentalisation en est pour beaucoup. Non pas que le titre soit mauvais mais il est tout simplement fait pour moi. Heureusement, l'album ne se termine pas ici et nous offre en guise de fin sa dernière perle. "Lady Grinning Soul" est sensuel, riche et mystérieux. Avec ce piano qui prends beaucoup de place, il rappelle le titre éponyme et conclue parfaitement ce qui est un excellent album.
En effet après le disque Ziggy Stardust, souvent considéré comme le meilleur projet de la discographie de l'artiste britannique, Aladdin Sane ne déçoit pas. Il tient même la dragée haute à son prédécesseur, en ayant même ma préférence. Cela est aussi beaucoup dû à mon rapport personnel à cet album que j'écoutais beaucoup et avec délectation. Cela dit, il n'est pas question que de nostalgie puisque l'album est comme je le disais, excellent et consolide la période glam de Bowie comme la plus faste et marquante. Après cet album, sortira la même année l'album de reprise Pin-Ups. Heureusement, ces deux albums ne seront pas les derniers albums glam du chanteur puisqu'un dernier album sortira en 1974, Diamond Dogs..