Du spleen, abrupte et climatique. Les compositions de Bruce Soord sur son TGV musical THE PINEAPPLE THIEF aspirent l’auditeur vers l’épique en observant le vide existentiel sous ses pieds. Il y a deux ans, une mue totalement décrispée avait achevé la transformation musicale du groupe avec Someone Here Is Missing, album gorgé d’une pop épopée qui évitait l’hermétisme languide de langueurs psychédéliques que certains pisse-froid ne pouvaient s’empêcher de systématiser.

Délicieux. Pour résumer, All the Wars, le grand-petit dernier, propulse une nouvelle fois cette musique peuplée d’une myriade de belles mélodies vers des lendemains qui chantent. Avec, cette fois, l’embonpoint d’un orchestre d’une vingtaine de musiciens qui vient compléter cet effet magnétique, hypnotique, de son vernis symphonique saupoudré, jamais trop appuyé.

On se sent comme happé par ces nuages gorgés de pluie et d’orages. Emporté par le souffle épique de la chose. Du larsen des premières mesures (« Burning Pieces ») aux climax adoucis d’un chef d’œuvre émotionnel plus acoustique (« All The Wars »), l’album finit de faire chavirer. Ce bateau ivre partage son périple sans rien mégoter. Chorus électro hirsute (« Last Man Standing », « Give It Back »), le paysage n’engage pas l’effet de surprise mais appuie toujours là où ça fait du bien.

Il en ressort d’immenses frissons, fruits de l’accouplement du chaud et du froid, porté au paroxysme sur le dernier morceau intitulé « Reaching Out » : une ritournelle qui « s’étend » bien au-delà de ses neuf minutes soyeuses. Comme un souvenir du vertige.
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le 30 sept. 2012

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