Après le triomphe quasi planétaire qu'avait été le fameux "Urban Hymns" de The Verve, le premier album solo "officiel" de Richard Ashcroft, "Alone with Everybody" (joli titre mélancolique bien représentatif des textes introspectifs du disque), fut reçu assez tièdement. D'un côté, les vrais fans continuèrent à crier au génie, les autres pestaient contre la répétition - en plus faible - des formules éprouvées dans "Urban Hymns",... et l'album, peu écouté finalement, disparut rapidement des radars et des mémoires. A posteriori, il est désormais clair que "Alone with Everybody" ne mérite ni excès d'éloges, ni indignation : les spécialistes d'Ashcroft expliquent que ces chansons sont pour beaucoup des restes de l'enregistrement de "Urban Hymns" (qui aurait dû en réalité être publié sous le seul nom du leader de The Verve, ce qu'il n'osa pas faire à l'époque...). Je ne sais pas si c'est vrai mais cela expliquerait beaucoup de choses, la similarité d'ambiance, et la baisse de qualité entre les deux disques. Il reste néanmoins ici une bonne moitié des chansons qui sont impeccables, voire parfois franchement bouleversantes : loin de la morgue typique du rock anglais de l'époque, Ashcroft déploie une sensibilité et une honnêteté confondantes, alliées à un sens de la mélodie indiscutable, qui élève "Alone with Everybody" bien au dessus de la production normale de ses pairs. Finalement, le vrai défaut du disque, c'est sa longueur - une heure, c'est vraiment abusé ! - alors qu'il n'est constitué que de morceaux mid tempo à l'ambiance relativement similaire. C'est malheureux, car un peu de discipline et de lucidité de la part de Richard l'aurait réduit aux 40 minutes rituelles, et aurait alors produit probablement un autre succès commercial. [Critique écrite en 2000 et complétée en 2016]

EricDebarnot
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le 16 juin 2016

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Eric BBYoda

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