J'étais un peu sceptique en lisant les multiples critiques enthousiastes des chroniqueurs de Angry Metal Guy à propos de Amber Galactic, dernier album en date du Night Flight Orchestra. Bon, il est possible que les mots "space lesbians" aient quelque peu influencé mon jugement et conduit à l'achat de cet album.


The Night Flight Orchestra est un groupe qui a décidé de faire revivre le son du classic rock des années huitante, celui des groupes qui se situaient entre le hard-rock et le rock progressif: Toto, Foreigner, Saga et bien d'autres. Bien évidemment, il n'y avaient que des Suédois pour se lancer dans de telles facéties. On retrouve tout de même dans le projet des membres de Soilworks et de Arch Enemy.


Fidèle au genre, Amber Galactic propose des pistes courtes, au format radiophonique: une seule dépasse les sept minutes et les onze morceaux de l'album totalisent moins d'une heure en tout. Oui, c'était l'époque où on pouvait faire du prog au format court.


Posons déjà un point capital: cet album donne dans le rétro-whatever avec abandon. Si on ne rentre pas dans leur trip, ça va être chiant comme la mort un dimanche après-midi. C'est un peu le défaut du genre, faut vivre avec.


Une fois ceci énoncé, il faut dire ce qui est: le triptyque initial "Midnight Flyer" (qui ressemble à un gros hommage au "Flyer" de Saga) / "Star of Rio" / "Gemini" lance la machine à fond les bielles. Du coup, même les morceaux un peu plus faibles qui suivent ("Jennie" et l'ultra-Toto-esque "Domino") passent sans autre.


The Night Flight Orchestra maîtrise son créneau, c'est indéniable. S'il n'y avait pas la production ultra-moderne, on croirait avoir exhumé l'album perdu d'un groupe américain inconnu de la période. Qui plus est, on sent qu'Amber Galactic n'est pas un simple pastiche, c'est plus un hommage respectueux à cette musique qui associait mélodie, puissance et juste ce qu'il faut de sophistication.


Après, si je considère cet album avec un chouïa de recul, je me rends compte qu'il y a une bonne part de nostalgie qui joue à fond – horreur! J'apprécie ça parce que c'est la musique de mon adolescence (en 1988, j'ai vu Saga et Toto en concert à quatre jours d'intervalle). Point-bonus pour les références de science-fiction tout aussi typées, qui n'auraient pas dépareillé dans le film Heavy Metal.


Je ne sais pas trop comment quelqu'un qui n'a pas baigné dedans peut vraiment apprécier des pistes aussi typées que "Josephine" (encore un gros hommage à "Toto", jusque dans le titre), "Space Whisperer" ou "Saturn in Velvet". Si c'est votre cas, n'hésitez pas à commenter, ça m'intéresse de savoir si Amber Galactic est exclusivement un album pour vieukons dans mon genre.


Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org

SGallay
8
Écrit par

Créée

le 22 janv. 2018

Critique lue 270 fois

1 j'aime

3 commentaires

Critique lue 270 fois

1
3

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

Transcendence
SGallay
8

Moins fou, plus planant, mais très bon

J'avoue volontiers que je suis assez fan d'un peu tout ce que fait Devin Townsend. Avec son dernier album, Transcendence, le Canadien fou prouve une fois de plus son don certain pour nous livrer un...

le 17 oct. 2016

9 j'aime

2