"Disco Belle"

Voici donc le deuxième volet de la série Anjunadeep, qui met en avant les artistes de la subdivision du label Anjunabeats, dont le catalogue est tellement fourni qu'ils peuvent se permettre de sortir deux doubles compilations par an.
Après un premier épisode un peu mitigé d'après ce que j'ai pu en lire -j'avais un peu la flemme de le récupérer-, le deuxième volume fut confié aux "enfants" James Grant -un petit nouveau si je ne m'abuse- et James Cayzer alias Jaytech, qui fait partie des noms qui ont forgé le son Anjunadeep justement.
Le début d'Anjunadeep correspond à la période où les compilations "Anjunabeats" se sont dédoublées en un CD plus cool et un plus club. Jaytech fait partie des artistes qui figuraient sur le premier CD, au même titre que les autres Paul Keeley, Proff, Boom Jinx, Michael Cassette que l'on retrouve ici aussi.
Voilà pour la mise en situation.

Le premier set est celui de James Grant, et commence en douceur par une prod des deux James, ligne de clavier deep sur ligne de basse appuyée assez funky. Un Hernan argentin qui n'est pas Cattaneo -c'est assez courant là-bas- offre une petite perle prog house avec la même douceur mélodique que le début.
Jody Wisternoff, camarade de jeu de Nick Warren dans Way Out West, est typiquement le genre de producteur Anjunadeep, étant un de ceux qui ont fait évolué la prog vers ce que l'on entend aujourd'hui en alliant des éléments trance avec des lignes de basse progressive le tout sur une rythmique mid tempo house.
Le premier titre vraiment marquant est sans doute Paul Keeley "Disco Bell (dub)", qui part sur une ligne de basse à la Moroder pour y ajouter des lignes mélodiques de toute beauté appuyées par des accords de piano. Jamie Matrix fait dans le novateur avec sa ligne mélodique façon "chant de baleine".
Michael Cassette reste sur des sons assez inspirés des années 80.
Cherchez l'intrus: Peter Horrevorts, qui officie habituellement dans la deep tech et tech house livre ici un remix assez prog avec une approche techno qui s'accorde pas mal avec le reste.
Les 16 Bits Lolitas apparaissent avec deux titres dont "Re-murdered" et sa basse saturée qui laisse la place à un remix de "Flaming June" de BT -l'originale datant de 1997 est sortie sur l'album "ESCM"- par les deux James, basse saturée également qui agrémente admirablement bien l'instru originale.
Alex Monakhov qui fait partie de l'équipe russe d'Anjunabeats avec les autres Proff et Sergey Tkachev et que l'on avait vu apparaître sur "Ibiza '06" de Markus Schulz avec son "Feel lonely", s'allie à Serge Que pour le superbe "Hola" tout en prog trance, titre qui a d'ailleurs bénéficié d'un remix de Proff justement.
Solarity termine par un titre beatless mais très intense.

Le deuxième set a été confié à Jaytech, plus expérimenté, pour la sélection la plus pêchue. Même si c'est un peu "on prend les mêmes et on recommence", le rythme est plus soutenu, les intru plus prenantes que sur le premier.
C'est David Horne et son "Q.E.D." qui ont attiré mon attention à la première écoute par son approche plus trance.
Dans la suite immédiate, que du bon: que ce soit Boom Jinx & Andrew Beyer, Marcus Schossow, Jaytech ou Jamie Matrix, on a affaire à de la prog trance mélodique de haut vol.
"Alien & Butterfly" et "Shine" ont en commun que leurs lignes de basse respectives font particulièrement mal.
Martin Roth, orienté prog house/trance en ayant quelque peu délaissé sa tech trance rouleau-compresseur qui l'avait propulsé dans les producteurs/remixeurs les plus appréciés, remixe "To the Six" qui figurait sur la dernière "Anjunabeats" en reprenant les mêmes éléments, notamment l'excellente linge de basse, pour un résultat plus tech et moins mélodique.
Le final se fait plus électro, Jaytech puis Solarity.

Comme les Above & Beyond, les deux James font leurs commentaires sur chaque titre.
Le résultat est plus que satisfaisant, en espérant que leurs pères spirituels feront à l'avenir appel à d'autres stars montantes pour s'occuper du "bébé" Anjunadeep, qui dispose d'un groupe conséquent de producteurs talentueux.