Antichrist Superstar par Julien Lenormand
2 ans seulement après leur premier album « Portrait Of An American Family », Marilyn Manson part en croisade contre l’Amérique puritaine avec sa bombe à retardement du nom d’ « Antichrist Superstar ». Personne ne s’attendait à une telle claque balancée avec violence et mépris à l’égard de la faiblesse des hommes et de la religion. Cet album nous montre le vrai visage de Marilyn Manson et nous dévoile son message. Il va beaucoup plus loin que les précédents, les débuts du groupe étaient qu’une sorte d’échauffement en cherchant à peaufiner leur style électro-indus unique, leur message et leur apparence avant la tempête.
« Antichrist Superstar » est un album intemporel. Il comporte des chansons toutes composées avec une minutie impressionnante, chaque note, chaque bidouille électronique et boucle ont été savamment étudiés, rien n’a été fait au hasard. On se rend vraiment compte du perfectionnisme de Marilyn Manson même s’il faut avouer que Trent Reznor a beaucoup contribué au résultat de l’album.
« Antichrist Superstar » est beaucoup plus riche musicalement que ses prédécesseurs il n’y a pas comparaison possible. L’électronique apporte un véritable plus aux morceaux en permettant d’y imprégner une sensation malsaine et cette impression de saleté si caractérisque de l’album (« Cryptorchid », « Kinderfeld »). La basse lourde sert vraiment de base à chaque morceaux (« The Minute Of Decay », « The Reflecting God »). Manson passe son temps à hurler, geindre, s’époumoner mais ne chante pratiquement pas. On pourra peut être reprocher aux riffs d’être assez similaires sur certains morceaux et le son des guitares de rester souvent le même, mais c’est justement ce qui donne cet impression d’unité, toutes les chansons sont imbriquées les unes dans les autres et les effets électroniques permettent de ne plus savoir où commence et se termine chaque chanson d’ « Antichrist Superstar ». Des tueries comme « Irresponsible Hate Anthem », « Angel With The Scabbed Wings », « 1996 » ou encore le cultissime « The Beautiful People » avec ses riffs assassins vous donnera votre quotas d’agressivité quotidienne. Des chansons comme « Dried Up, Tied Up and Dead To The World » ou « Antichrist Superstar » nous montre bien à quel point les instruments et l’électronique se complètent à merveille pour donner d’excellents morceaux avec une vraie identité.
Pendant tout « Antichrist Superstar », on a ce Manson complètement vide de sentiment pour paraître totalement inhumain et donc sans faiblesse (ce qui va de pair avec la philosophie de l’album). Pourtant Manson redescent de son statut d’Antichrist pour deux morceaux relativement calmes, tout est relatif, avec un Marilyn Manson totalement pessimiste (« The Minute Of Decay ») et même humain et fragile (« Man That You Fear ») orchestré de belle manière avec ce piano qui se rajoute aux samples, guitare, basse et batterie.
Deux chansons à ne surtout pas oublier, la magnifique « Tourniquet », petit bijou à la fois violent et fragile. Et « The Reflecting God », brulot de haine, un des morceaux phare de cet « Antichrist Superstar » qui nous délivre le message principal de l’album (I went to God just to see, and I was looking at me).
« Antichrist Superstar » fait partie de ces albums qui ont le statut d’album culte, cet album a été un véritable phénomène dans le monde du rock, et a un impact en dehors de la musique, sujet à de nombreux débats. Que l’on aime ou non Marilyn Manson, on ne peut pas nier l’impact d’ « Antichrist Superstar ».