Il est normal que vous n'ayez jamais entendu parler des Prefects et pas seulement parce vous n'étiez pas en age d'écouter du rock en 77 voire pas né du tout. Si les Anglais ont joué en concert avec The Clash, Wire, The Slits ou Joy Division, le groupe n'est pas passé à la postérité discographique, n'enregistrant d'ailleurs que quelques 45 tours. Plus tard, le groupe est devenu The Nightingales, en son temps signé chez Rough Trade. Cette compilation regroupe donc tous les enregistrements discographiques de The Prefects ainsi que deux live. Le groupe alterne des titres fulgurants d'à peine 1'30 - 2' à des morceaux beaucoup plus longs. Les premiers, punks dans l'âme, sont à rapprocher plus des Buzzcocks et de Wire que des Sex Pistols. Les seconds plus intéressants amènent déjà The Prefects vers des contours plus abstraits, plus arty ; ils font entrer le groupe dans ce que l'on a pu appeler le post-punk. La longue déflagration sonique de Bristol Road leads to Dachau évoquera Joy Division et encore plus sa première mouture Warsaw une violence torturée emmenée par un martèlement de toms. Le groupe n'hésite pas à faire apparaître un harmonica désarticulé au milieu de cette longue improvisation. Going though the motion, autre morceau complètement schizophrène, reprend ce même dispositif pour un résultat aussi fort et perturbant. Deux titres qui témoignent que la place de The Prefects ne doit pas rester limitée à être les seconds (troisièmes) couteaux de la révolution anglaise de 1977. Réécrivons l'Histoire !